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[verso-hebdo]
05-12-2013
La chronique
de Gérard-Georges Lemaire
Chronique d'un bibliomane mélancolique

Véronèse, Alessandra Zamperini, Imprimerie nationale, 320 p.

De tous les grands artistes de la Renaissance, nous avons construit une image faussée. L'admirable étude d'Alessandra Zamperini nous oblige a modifié notre point de vue sur Véronèse. Les nombreuses comparaisons qu'elle fait avec ses prédécesseurs et ses contemporains mettent en évidence la singularité de sa démarche : la dynamique de ses compositions doit beaucoup à l'exemple du Tintoret, mais avec une écriture plus contenue, l'architecture des corps rappelle parfois Michel-Ange, mais là encore avec l'idéalisme d'un Raphaël. Sa Judith, par exemple, possède un mouvement à la fois violent et harmonieux. Sans se rallier aux excès du maniérisme, le peintre impose toutefois une théâtralisation forte de ses scènes. En fin de compte, on comprend que son seul véritable rival est Titien, dont il veut trouver la même puissance et dont il veut aussi se distinguer avec netteté (ce que l'on remarque aussi chez Titien). C'est un combat de titans dans un monde artistique qui change en profondeur et qui va accoucher de Caravage. L'auteur relate avec simplicité et une parfaite connaissance l'évolution du style de cet ambitieux styliste qui veut conserver la beauté majestueuse d'un Léonard ou d'un Reni et qui cherche en même temps à rivaliser avec l'étrange propos des maniéristes qui introduisent des éléments donnant à l'espace le sens du volume, du mouvement et de l'étrangeté. Ce magnifique volume est un instrument de travail incontournable pour comprendre cette période (le XVIe siècle italien), dont nous ne voyons pas ce qui le caractérise par rapport à la fin du Rinascimento.




VS, Zsuzsa Rakovszky, traduit du hongrois par Natalia Zaremba & Charles Zaremba, Actes Sud, 416 p., 23 euro.

Ce roman (le premier que nous connaissons de cet auteur en français) rappelle les grands romans historiques du XIXe siècle, en particulier ceux d'Alexandre Dumas. Mais Zsuzsa Rakovszki est partie d'une histoire authentique, celle d'une comtesse hongroise, Sarolta Vay, qui a vécu à la fin de l'Empire austro-hongrois. Cette dernière a voulu vivre comme un homme, s'habillant comme tel et provoquant bien sûr un scandale dans la société de son temps. Elle se faisait appeler Sàndor Vay. L'auteur s'appuie que les écrits qu'elle a laissés (en particulier des poèmes) et sur sa correspondance, mais aussi des documents officiels. A cause de la disparition de son frère jumeau dans sa prime jeunesse, elle est élevée par son père comme un jeune garçon. Et l'enfant se prend au jeu et se fait passer pour un garçon. Adolescent, Sandòr connaît de violentes passions pour ses camarades de classes, organise des fugues et, plus tard, osera se marier deux fois ! Ses aventures picaresques sont d'autant plus extraordinaires qu'en dépit des inventions de l'écrivain, l'essentiel de l'affaire est tout à fait vraie ! Devenu un aventurier, le faux comte se lance dans les entreprises les plus folles et termine son existence de manière qui frôle le drame. L'imposteur faillit en effet connaître la prison ou l'asile. Si parfois la narration est un peu lente et si l'auteur a tendance à trop appuyer certains effets, on ne peut s'arracher à la lecture de cette fiction, qui nous remet en mémoire aussi l'Histoire de ma vie de Casanova. C'est palpitant et ces rebondissements incessants rendent cette expérience sans cesse excitante. VS est un beau roman qui semble ne pas avoir été atteint par les doctrines romanesques du XXe siècle et de notre propre siècle. Mais peu importe. On y vit intensément avec l'héroïne.




Bourdelle, Stéphanie Cantarutti, Editions Alternatives, 176 p., 32 euro.

Ce catalogue contient des merveilles. Il nous permet, à travers de nombreuses photographies, des tableaux, des dessins, des projets de découvrir Bourdelle dans son intimité et surtout dans la richesse inépuisable de ses recherches plastiques. Il nous montre les différents aspects de la sensibilité du sculpteur que nous ne connaissons qu'au travers d'oeuvres qui l'ont rendu célèbre, comme Héraclès ou les décorations du théâtre des Champs-Elysées. Au-delà de l'influence de Rodin, on a sous les yeux des créations d'inspiration symboliste. L'exposition avait mis en relief la sensibilité de l'enfant de Montauban, qui ne succombe à un formalisme excessif que pour les sculptures religieuses ou commémoratives. L'ouvrage qui en résulte est une mine remplie de pépites qui nous fait comprendre que nous vivons que de nombreux préjugés et de piètres idées simplificatrices. Bourdelle demeure un artiste à découvrir. Ne serait-ce que le peintre qu'on a ignoré.
Gérard-Georges Lemaire
05-12-2013
 
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Verso n°136

L'artiste du mois : Marko Velk

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