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[verso-hebdo]
20-03-2014
La chronique
de Gérard-Georges Lemaire
Chronique d'un bibliomane mélancolique

Le Livre d'or du Paradis et de l'Enfer, Rosa Giorgi, Hazan, 504 p.

Ce bel ouvrage manifeste deux ambitions : la première est de nous initier à l'iconographie de ces deux univers de la théologie catholique telle qu'elle s'est développée dans la peinture, la sculpture et l'enluminure. C'est d'autant plus riche que l'auteur ne s'est pas contenter de commenter les représentation du monde infernal, mais aussi de ce qui le concerne de près. Par exemple, elle consacre quatre pages à l'archange Raphaël et de l'aide qu'il apporte à Tobie. Et tous les anges et archanges ayant un rôle majeur sont examinés dans cette même optique. Et cela est vrai pour un certain nombre de saints ou pour les apôtres. C'est donc une véritable encyclopédie que Rosa Giorgi a conçue avec une infinie patience et beaucoup de sérieux. Ensuite, sa seconde ambition a été d'enseigner au lecteur de quelle manière on doit lire une oeuvre d'art ancienne. Les principaux tableaux sont commentés brièveté, mais dans le détail, permettant la compréhension de la scène, l'identification des personnages qui la composent et l'explication de détails révélateurs. En somme, si vous avez ce livre dans votre bibliothèque, vous serez en mesure de comprendre l'essentiel des mécanismes de ce genre d'iconographie religieuse. Il y a donc sa place de plein droit.




D'Izieu à Auschwitz, Pierre-Jérôme Biscarat, Librio, 96 p., 3euro.

L'histoire de la petite centaine d'enfants d'Izieu (quand la rafle a lieu en avril 1944, il a quarante-quatre enfants qui ont été envoyé dans un camp de la mort et pas un seul ne reviendra), qui ont été cachés à partir du mois de mai dans ce petit village de l'Ain par l'action courageuse d'une organisation caritative juive, est exemplaire de ce qui a pu se produire dans notre beau pays pendant la guerre. Ce qui ressort de ce livre très concis, où se trouvent les témoignages de deux de ces enfants, dont l'un est un des rares à avoir échappé à la déportation à Auschwitz et l'autre y a disparu, ainsi que des documents d'époque, que les autorités françaises ont joué un rôle considérable et malfaisant dans la déportation des Juifs. Cette triste histoire a été résumée avec beaucoup de soin par l 'auteur, qui a insisté sur le contexte général de l'internement et de la déportation des Juifs en France pendant l'Occupation. A une époque où l'antisémitisme a repris du poil de la bête et s'affiche ouvertement dans des spectacles et dans des manifestations de masse, il est plus qu'important que ces faits soient remis en mémoire.




André Le Nôtre en perspective, sous la direction de Patricia Bouchenot-Déchin & Georges Farhat, Hazan/Château de Versailles, 440 p., 49 euro.

J'ai eu l'occasion de parler il y a quelques semaines de l'ouvrage sur les jardins de Le Nôtre (Actes Sud), mais je n'ai pas trouvé le temps du superbe catalogue publié à l'occasion de l'exposition dédiée aux travaux d'André Le Nôtre qui a eu lieu à Versailles l'automne dernier. Et je m'en excuse. Il réunit un nombre impressionnant de documents d'époque qui montrent quels ont été les jardins de Versailles réalisés par l'architecte sous la tutelle du Roi Soleil. Mais les différentes contributions nous montrent à quel point cette entreprise a été complexe, sur le plan technique sans doute, mais encore plus sur le plan de la représentation. De plus, ces jardins ont été soumis à de constantes modifications : il ne s'agissait donc pas, en dehors du bassin et des fontaines, d'une conception figée de cet espace de verdure. Le roi tenait à en changer souvent une partie de la disposition. Ce fut donc un chantier permanent, qui s'est poursuivi, avec d'autres acteurs, sous Louis XV et Louis XVI. Cet ouvrage rend finalement l'homme qui était dû à Le Nôtre, qui n'a pas été un simple « jardinier », mais le concepteur d'un univers végétal qui devait élaborer non seulement des visions plaisantes, mais aussi des discours qui appuyant l'esthétique que le souverain entendait donner à ce lieu où le moindre spectacle comme la moindre promenade contribuaient à sa gloire mais en même temps à insinuer ses considérations sur la politique. Le Nôtre et ses nombreux collaborateurs ont par conséquent élaboré un espace qui possédait une rhétorique précise et qui devait évoluer selon les principes du jardin et à la française et de la fonction que la monarchie absolue entendait lui donner.




Artistes, Anne-Martin-Fugier, Actes Sud, 320 p., 22,80 euro.

Ce livre est constitué d'entretiens d'artistes français contemporains, les uns passionnants, comme François Rouan, Claude Viallat, Claude Lévêque, Philippe Cognée, les autres un peu moins. Le choix de ces créateurs semble tout à fait arbitraire, liée sans doute aux goûts ou aux opportunités de l'auteur. Ce qui est intéressant dans ces pages, c'est que l'artiste se raconte en tout liberté de ses jeunes années au jour présent, en passant par son « entrée en art ». C'est assez décousu dans l'ensemble, mais cela a toutefois le mérite de nous faire découvrir une personnalité dans ce qu'elle peut avoir de complexe, de contradictoire et aussi d'indéterminé. On s'aperçoit, par exemple, que plusieurs d'entre eux n'ont jamais été profondément motivés par la peinture. Ces confidences sont intéressantes, comme d'autres révélations. En sorte que cette suite d'entrevues se révèle intéressante sur les marges de la carrière de ces artistes, sur tous ces aspects de leur relation à l'art et au monde de l'art qui est devenu l'essentiel de leur existence. Ange Leccia raconte les différentes attitudes des collectionneurs à son égard - c'est particulièrement pertinent. L'originalité de la démarche d'Anne Martin-Fugier a sauvé ce livre d'une relative banalité et d'une moins relative pénétration des problèmes essentiels de la création.




Magritte, Michel Draguet, « Folio biographies », Gallimard, 416 p., 8,90 euro.

De René Magritte, nous nous sommes forgés une image lisse et sympathique de l'homme en complet avec son melon, noir lui aussi. Michel Draguet nous relate la jeunesse du futur peintre et nous fait valoir son goût de la plaisanterie et son imagination galopante. Par la suite, il va épousé des idées anticonformistes, par exemple courant flamand ou en soutenant un anarchiste En somme, Magritte aimait beaucoup rire, mais avait aussi des idées avancées ou même à contre-courant. Le portrait que nous en brosse l'auteur dissipe l'image d'Epinal qui a été forgée a posteriori. Ses relations avec les surréalistes nous sont bien connues, se terminant par la remarque stupide d'André Breton qui a décidé le peintre de quitter définitivement Paris. En revanche, on apprend beaucoup sur le petit cercle d'amis qui a constitué le surréalisme belge (Nougé, Scutenaire, le compositeur Souris, etc.), comme sur le sens de son oeuvre, beaucoup moins mièvre qu'on ait amené à le croire. En somme, ce livre très bien fait nous donne l'occasion de vraiment découvrir qui a vraiment été Magritte.




Les Souffrances du jeune ver de terre, Claro, « Babel noir », Actes Sud, 164 p., 6,70 euro.

Le jeune Frédéric Léger a connu bien des déboires à commencer par son mariage avec Agnès. Il travaille dans l'édition en tant que correcteur Frédéric est correcteur pour une maison d'édition, qui est dirigée par un certain Vergegen. Cette maison, le CTI, est spécialisée dans les ouvrages d'économie. On découvre ce petit univers forclos, à commencer par Mirabelle, la secrétaire. On découvre aussi son petit cercle d'amis, dont Arnaud Straus, un journaliste qui est persuadé que cette maison d'édition divulgue une idéologie néo-nazie. Un beau jour notre héros tombe sur un manuscrit qu'il juge sulfureux et il en parle à Straus. Celui-ci n'y voit rien d'intéressant. Alors, seul, il commence à effectuer des filatures. Cette enquête lui cause bien des ennuis : son appartement est saccagé. Il finit par découvrir deux hommes responsables de ce saccage, liés au CTI, et les voit en compagnie d'une jeune femme, Leïla. Frédéric perd le manuscrit. Son patron lui donne les épreuves d'une nouvelle version du livre, beaucoup moins explicite. Frédéric part à la campagne pour faire les corrections de deux livres : ce mystérieux livre et celui d'Annette Balandrais, que l'éditeur croit être un futur best-seller Mais, les corrections achevées, il n'est pas encore sorti d'affaire. Il découvre entre autres que Straus n'est autre que le fils d'Arno Breker. C'est divertissant, mais mal fait, mais on pourrait espérer de l'auteur une littérature d'une autre sorte.




Joséphine impératrice, Amaury Lefébure, « Hors série Découvertes », Gallimard, 8,90 euro.

En marge de l'exposition sur Joséphine de Beauharnais qui se tient au musée du Luxembourg, la collection « Découverte » présente un dossier sur celle qui allait devenir la première épouse de Napoléon et l'impératrice de France. Ce petit ouvrage permet tout de même de se faire une idée un peu plus complète de cette figure complexe, qui a joué un rôle déterminant dans l'ascension politique de Bonaparte. Il nous introduit à des aspects peu connus, en particulier son goût pour les collections et pour la peinture. On ne la départ que rarement sous le traits d'une esthète. Bien sûr, il faut prendre ce livre-jouet pour ce qu'il est une première approche. Mais il apporte tout de même pas mal d'informations et des illustrations éclairantes qui peuvent faire changer d'avis sur cette femme qu'on a pas mal décriée.




La Classe de rétho, Antoine Compagnon, « Folio », 352 p., 7,40 euro.

Antoine Compagnon a délaissé quelque temps sa chaire du Collège de France pour revenir sur sa belle jeunesse. Il laisse planer le doute : il écrit à la première personne et tout permet de croire que c'est l'auteur qui parle. Mais c'est fabriqué comme un roman (et quand je dis « fabriqué », ce n'est pas du tout péjoratif, au contraire). Tout nous paraît ici lointain, suranné, presque jauni. La classe de rhétorique n'existe plus et le voyage du futur interné en bateau des Etats-Unis ! Et même le collège où il découvre non sans mal la vie collective avec des gamins de son âge (plus tout à fait des gamins) paraît provenir d'une autre époque. Et pourtant, l'auteur nous parle années soixante et non du XIXe siècle ! Ce qui est passionnant dans cette histoire, c'est le mélange du récit du fonctionnement d'un « bahut» militaire classique (j'ai oublié de dire que notre jeune héros est fils de général !) avec toutes ses vicissitudes, mais aussi la description d'un lieu où ont commencé à naître ses grandes passions : littéraires, dont Proust, Balzac et Xavier de Maistre. En somme, cette un vrai roman d'initiation, mais en rien une éducation sentimentale, ce qui est curieux d'ailleurs. En dehors du fait qu'il nous fait découvrir les années de formation d'Antoine Compagnon (Marcel dans la « fiction » ), on comprend comme se forge l'idée que les Français se font de leur pays et de sa culture.
Gérard-Georges Lemaire
20-03-2014
 
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Verso n°136

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