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[verso-hebdo]
03-11-2016
La chronique
de Gérard-Georges Lemaire
Chronique d'un bibliomane mélancolique

Le Mythe Ludwig van Beethoven, sous la direction de Colin Lemoine & Marie-Pauline Martin, Gallimard / Philarmonique de Paris, 184 p., 35 euro.

Parfait reflet de l'exposition, qui est à la fois intéressante et distrayante, ce catalogue nous permet de découvrir le grand compositeur rhénan sous tous ses aspects, de la biographie jusqu'à ses représentations par les artistes au fil des décennies jusqu'à nos jours, à son exploitation idéologique sous le IIIe Reich. Les puristes se plaindront sans doute que cette publication ne soit pas plus sérieuse et ne se soit pas limitée à la biographie, la carrière, la musique du grand homme. Mais en fait, moi qui suis en général tatillon sur ce point, je dois admettre que c'est intéressant de voir comment son image ou son nom ont été utilisés dans le temps. Il y a eu une exploitation politique, qui va du nazisme aux Américains pendant la dernière guerre, et puis l'adoption de l'Hymne à la Joie de la Neuvième symphonie, qui s'est changé en un hymne à la liberté et maintenant est devenu l'hymne européen. Et on peut lire un excellent article sur l'utilisation de Fidelio à des fins idéologiques. Il y a même eu un film baptisé Beethoven, qui est l'histoire d'un chien qui porte ce nom ! Ce qui est intéressant, c'est de voir l'évolution de sa figuration dans l'art depuis sa mort. Des statues du compositeur ont surgi dans bon nombre de ville d'Allemagne et d'Autriche, puis dans le monde entier, jusqu'en Chine. Il y a eu la présentation de la statue de Max Klinger, de La Tombée de la nuit d'Alfred Roller et aussi la magnifique « fresque » de Gustav Klimt dans le pavillon de la Sécession en 1902 à Vienne. Les plus grands créateurs ont aimé le mettre en scène, comme Franz von Stuck, Fausto Melotti, Auguste Rodin, Antoine Bourdelle, Arno Breker, Jean Cocteau, Max Ernst, Richard Hamilton, Andy Warhol, Markus Lüpertz jusqu'à John Baldessari, en passant par Basquiat et tant d'autres. Que trouve-t-on encore dans cet album ? Un essai sur son influence sur la musique d'avant-garde et un autre sur son impact sur le rock'n roll, une étude sur sa surdité, un petit essai sur la manière dont on le considère aujourd'hui, sur son génie, sur son influence sur le romantisme. En somme, on avons là une encyclopédie assez complète de la façon dont Beethoven est passé à la postérité, de l'engouement actuel que suscite son oeuvre au Japon jusqu'aux gadgets. Quiconque aime Beethoven ne pourra se passer de ce Mythe.




Soulèvements, sous la direction de Georges Didi-Huberman, Jeu de Paume / Gallimard, 432 p., 42 euro.

Le grand mot est lâché : pluridisciplinaire. Voilà ce qui enflamme les esprits de nos contemporains quand ils ont affaire avec un objet culturel. L'art et dans le cas spécifique du Jeu de Paume, la photographie, ne peuvent plus être soumis au jugement de la critique d'art ou s'inscrire dans une perspective qui serait celle de l'histoire de l'art, mais doit être regardé comme une sorte d'hologramme, sous toutes ses facettes, philosophique, psychanalytique, sociologique, que sais-je encore ? Bien sûr, ce n'est pas inintéressant de soumettre une même question à divers points de vue. Mais le plus étrange est le choix du thème proposé, « soulèvements ». La première idée qui vient à l'esprit est celle de l'insurrection, de la révolte, de la révolution. Et cela est omniprésent dans le choix des photographies, des émeutes jusqu'aux véritables affrontements. Mais, heureusement les différents auteurs impliqués dans cette aventure dont Didi-Huberman est plus un chef d'orchestre qu'un commissaire d'exposition dans le sens classique, se sont tournés vers d'autres interprétations du terme - celui évident de se soulever, qui va de la simple gestuelle physique jusqu'au transport mystique, en passant par toutes les phases intermédiaire. Sans doute il aurait peut-être fallu effectuer un travail plus proche de la linguistique pour soutirer au bon vieux Littré toutes sortes de sens et d'expressions, comme « soulever d'enthousiasme » ou « soulever des poids » (je vous épargne une longue énumération. L'événement aurait pris une allure encyclopédique beaucoup plus vaste que ce qu'on voit dans les salles du Jeu de Paume. Mais ce qui n'a pas été traité sous la férule du grammairien et de l'amateur d'étymologies, a été fait par les ouvrages retenus pour illustrer ce parcours. Il y a de tout : des tableaux comme des clichés de grands reporter, des ouvrages connus et d'autres inconnus, des grands noms et des noms qui ne disent rien. Mais ce n'est pas un fourre-tout. Sans que tout soit régi par un classement d'archiviste, on voit évoluer les multiples significations du mot, de son singulier et de son public, de son histoire et de son présent dans l'esprit des personnes qui y ont contribué. En somme, ce qui paraissait assez mal ficelé au départ, finit, dans cet épais volume, par trouver sa forme et sa logique, ne servant pas uniquement d'illustration à la glose des auteurs (aussi intéressante soit-elle). C'est le substratum d'une nouvelle forme d'encyclopédisme contemporain, qui ne peut plus reposer sur des certitudes, mais plutôt sur des interrogations et des hypothèses à vérifier. Bien sûr, il est difficile d'accepter une exposition et un livre qui apportent plus de questions que de réponses. Mais c'est peut-être là l'intelligence de cette aventure, qui finit par nous enseigner plus de cette façon paradoxale qu'un discours plein de vérités inébranlables.




Franz-Xavier Winterhalter, portraits de cour, entre faste et élégance, Editions de la Réunion des Musées - Grand Palais, 240 p., 39 euro.

Ce peintre né en 1805 dans le duché de Bade, n'avait qu'un seul défaut : il était juif ! Cela n'a pas affecté sa carrière, qui lui valu des médailles au Salon, la légion d'honneur remise par Louis-Philippe, une médaille d'or à l'exposition universelle de 1855 , sa participation régulière à l'exposition annuelle de la Royal Academy de Londres. Il a peint les grands de ce monde, le roi Léopold Ier de Belgique, l'impératrice Elisabeth d'Autriche, la reine Marie-Amélie, la reine d'Espagne Isabelle II, l'empereur Napoléon III, l'impératrice Eugénie, la reine Victoria, et tant d'autres. Il est vite devenu le peintre attitré de la noblesse régnante. La seule infortune qu'il ait connue est le typhus qui l'a frappé quand il s'est trouvé à Francfort en 1873 et dont il est mort. Mais l'histoire a de la mémoire par définition et il y eut une vente forcée de ses oeuvres en 1937 (pas moins de 400 numéros). De son vivant, il a joui d'une grande réputation. Il était d'ailleurs particulièrement doué et pouvait très bien traiter son sujet sans faire de dessin préparatoire. Aussi curieux que cela puisse paraître, c'est un « tableau d'histoire » qui a pu asseoir sa réputation en 1837 au Salon à Paris (il avait été nommé peintre de cour au Grand-Duché de Bade) : Le Décaméron (l'année précédente, Il dolce farniente avait retenu l'attention des visiteurs). Ce jardin d'amour, inspiré par Boccace, peut être inscrit dans le genre des « fêtes galantes » du XVIIIe siècle, un peu dans le style de Watteau. Ces personnages réunis dans ce jardin avaient fui Florence ravagée par la peste et s'étaient réfugié à la campagne. Et là, pour tromper leur ennui, se racontaient à tour de rôle des histoires. La scène est comme cloisonnée au fond par des bois. Avec l'afflux de toutes ces prestigieuses commandes, il a finalement assez peu peint des scènes de son imagination , Le Lion amoureux et les Jeunesfilles du Mont Sabin ne sont plus que des exceptions assez rares dans son l'histoire. Sans doute aurait-il pu faire une carrière comparable à celle de Thomas Couture, car tout en ne perturbant les règles académiques de l'époque, il avait une certaine tournure d'esprit originale (qu'on retrouve d'ailleurs dans certains portraits) et un savoir faire surprenant qui donnait assez de liberté à sa peinture. Voilà au moins une exposition qui nous fait découvrir un artiste qui n'a guère plus qu'un nom dans les comptes rendus des Salons par nos grands écrivains. Dommage qu'elle n'ait lieu qu'au palais de Compiègne !




Le Rêve, Musées de Marseille / Réunion des Musées Nationaux- Grand Palais, 193 p., 35 euro.

Le sujet n'est pas original, cela ne fait pas un pli. Mais c'est tout de même un beau sujet qui a joué un rôle immense dans le passé de la peinture et il continue à le faire de nos jours malgré les méfaits d'un certain art contemporain. Salvador Dalì, Alfred Kubin, Odilon Redon, Man Ray, René Magritte, sont là, parmi tant d'autres pour nous faire songer aux mouvements irrépressibles du sommeil où les pires cauchemars peuvent s'enchevêtrer aux plus belles rêveries nocturnes. Le spécialiste n'apprendra sans doute rien dans cette exposition et dans cet album. Mais il y a aussi ceux qui vont découvrir cet univers fabuleux, fascinant dans sa beauté comme dans sa laideur effrayante. Sigmund Freud a fait du rêve le terrain de chasse de l'homme moderne, le lieu où il est censé capter toutes les vérités pas toujours bonnes à dire qui le constituent dans un langage transposé, déformé, magnifiée ou rendu épouvantable. Les artistes se sont toujours passionnés pour cette dimension de la vie de l'esprit humain, une vie qui excède la raison, une vie qui échappe à tout contrôle, mais qui a ses raisons profondes et ses causes cachées. Goya a beaucoup eut recours au langage du rêve tout comme André Masson bien après lui sous de toutes autres formes. C'est un voyage initiatique auquel on invite le visiteur et, ici, le lecteur, un voyage qui porte loin non dans le macrocosme, mais dans le microcosme qui est en nous et qui devient incommensurable. C'est à mon sens de cette façon qu'on peut envisager ce beau catalogue, qui devrait être un merveilleux cadeau de Noël pour des enfants qui découvrent Stevenson, Swift, Saint-Exupéry et Alexandre Dumas.




Delacroix, Frédéric Martinez, Folio « biographies », 352 p., 9,20 euro.

L'auteur a choisi de monter sa biographie du peintre comme autant de scènes dans un film. Au début, cela peut sembler curieux, mais, en fin de compte, ce n'est pas une si mauvaise idée que cela puisqu'elle permet de faire l'économie de transitions aussi inutiles qu'ennuyeuses. Et puis, il faut bien dire que, si l'oeuvre d'Eugène Delacroix est vaste et passionnante, son existence ne présente guère d'intérêt particulier. Bien sûr, il y a le mystère de sa naissance car son père, Charles, étant affecté d'une maladie handicapante, avait été opéré et avait perdu sa virilité à cause de cette intervention. Tout le monde s'accorde à dire que c'est Talleyrand le père. C'est d'ailleurs assez possible, car le ministre s'est intéressé au jeune garçon et puis lui a donné un coup de pousse pour lancer sa carrière quand il est devenu adulte. La seule fantaisie existentielle de Delacroix a été son voyage en Afrique du Nord, accompagnant le duc de Mornay en 1832 dans son ambassade auprès du sultan du Maroc et puis sa brève excursion à Alger déjà française (cela dit une grosse bêtise : jamais il n'a pu entrer dans un harem : il eut pour modèles des Juives et rien que des Juives). Pour la bagatelle, ne s'étant jamais marié, il eut des maîtresses, et surtout une, sa « consolatrice », mais n'a pas fait voeu de libertinage ! C'était un travailleur puissant, comme beaucoup des écrivains qu'il fréquentait, comme Alexandre Dumas, George Sand ou Théophile Gautier. Seul Charles Baudelaire fait un peu exception dans cette optique, mais le génie lui tenait office d'esprit d'entreprise -, génie dont Delacroix était loin d'être dépourvu. Somme toute, cette biographie est une bonne introduction à son oeuvre, un peu schématique sans doute, mais retenant l'essentiel, comme le reste est d'un intérêt secondaire, et aussi une incursion dans le milieu des peintres du XIXe siècle, qui avait de forts liens avec les hommes de lettres.




Entreprise de nuisance littéraire, Pierre Jourde & Eric Nauleau, Points, 408 p., 7,80 euro.

Si vous ne l'avez pas encore lu, il faut le faire sans attendre ! Cet hommage biaisé à Lagarde & Michard par deux figures excentriques, mais de valeur, du monde littéraire (souvenons-nous qu'Eric Nauleau a été un très bon éditeur) est une petite merveille pour comprendre de quoi est faite la littérature française contemporaine. Nous voyons ces figures grotesques, comme Christine Angot Marie Darieusecq, ces auteurs qui auraient vraiment pu mieux faire, comme Philippe Sollers, un homme intelligent et doué, qui s'est laissé charmer par le chant des sirènes du succès facile, ou Philippe Besson, qui est vraiment insupportable de vanité creuse, des écrivains à la petite semaine comme Philippe Labro ou Madeleine Chapsal, qui a été pendant vingt-cinq membre du jury du prix Femina, des figures un peu pathétiques comme Camille Laurens... Bref, on voit à quel point notre univers littéraire est parasité par de petits maîtres auquel est même venu de greffer Bernard-Henry Lévy, qui n'a pas eu peur du ridicule. On s'amuse beaucoup en lisant ce livre grinçant et drôle, avec ses exercices et ses corrigés, ses citations particulièrement bien choisies et ses commentaires sans prendre des pincettes ! C'est instructif et incisif, juste et décapant, tout en étant une merveille comédie, aussi distrayante que les portraits des quarante membres de l'Académie française par Jules Barbey d'Aurevilly. J'espère que ce couple littéraire va continuer ce courageux travail, car c'est un formidable état des lieux qui nous est offert sous leur plume empoisonnée (mais pas si malveillante que ça). Il existe un tel consensus dans le microcosme littéraire qu'on est heureux de voir des personnes ruer dans les brancards ! Et avec quel talent !




Vivre de mes rêves, lettres d'une vie, Anton Tchékhov, traduit du russe par Nadine Dubourvieux, préface d'Antoine Audouard, « Bouquins », Robert Laffont, 1120 p., 32 euro.

La vie d'Anton Tchékhov n'a pas commencé comme dans un livre de Charles Dickens bien qu'il fût le petit-fils d'un serf : il eut une enfance relativement heureuse auprès des membres de sa famille à Tarangog, au bord de la mer d'Azov, malgré une éducation assez rude. Le lycée n'est pas non plus une partie de plaisir. Mais, après le désastre de la guerre de Crimée, le gouvernement a pris conscience de la création de cadres. En dépit du temps qu'il doit consacrer aux études, à l'église, à la boutique, il trouve assez de loisir pour lire (beaucoup) et pour aller au théâtre, qui le fascine. Il commence ensuite des études de médecine, qu'il doit financer en publiant des écrits, car son père a fait banqueroute. Une grande partie de la famille est partie à Moscou (dans des circonstances de roman feuilleton), laissant Anton et son frère cadet Ivan seuls pour finir leurs études au lycée. Le jeune garçon termine ses études et obtient même une bourse. Il part à son tour à Moscou. Il étudie à la faculté Lomorosov de 1879 à 1884. Il écrit pour des revues humoristiques ou satiriques et commence à composer des nouvelles. Il multiplie les pseudonymes. Le choix de lettres réunies dans ce volume commence avec l'année 1877, c'est-à-dire peut avant le passage de l'examen. Il écrit alors surtout à son cousin Micha, auquel il raconte cette période difficile, mais pleine d'espoirs. Les relations épistolaires de cette période sont joyeuses et parfois facétieuses. Ce n'est pas un jeune homme à se prendre trop au sérieux comme d'ailleurs il ne semble pas prendre ses études assez au sérieux. Il est frappé par l'oeuvre de Charles Darwin et songe à faire une thèse sur la hiérarchie sexuelle. Tchékhov s'installe à son compte et aime son métier de médecin. Mais il n'en continue pas moins à écrire et gagner de l'argent qui lui permet de compléter des émoluments qui, sans être vraiment médiocres, ne lui suffisaient pas. Et puis écrire, même sous un pseudonyme, était devenu une nécessité pour lui . Ses lettres le démontrent aussi. Jeune homme, il démontre vite une faculté de trouver le style et le ton qui convient à chacun de ses correspondants, avec toujours le souci de raconter à ses correspondants une histoire. A ses frères, il n'hésite pas à plaisanter et à se montrer d'une humeur fantasques. Aux écrivains avec lesquels il avait à peine commencé une relation, il adoptait une autre forme, mais toujours avec ce besoin de séduire par ses récits. Les lettres qu'il adresse à Leïkine au début des années 1880 en témoignent. Il n'est respectueux et emprunté que quand il écrit aux membres de sa famille. Son humeur est cependant souvent enjouée et il aime plaisanter. Il a une humeur joyeuse. Il n'est pas rares que ses missives s'étoffent de considérations diverses sur le monde de son temps, sur les caractères, sur les agissements des uns et des autres. En somme, son bureau est une sorte d'observatoire de la vie des hommes. A mesure que se construit en lui l'idée d'une oeuvre, il ne change pas profondément. Il évolue, bien sûr, mais conserve cette légèreté de ton, même s'il disserte sur la littérature de ses grands aînés.
La plupart du temps, il n'écrit pas dans le sens classique, il parle, aborde des sujets à brûle-pourpoint, relate un fait divers, mène une conversation imaginaire avec celui à qui il s'adresse. Et dire que ces pages ne sont qu'un douzième de sa correspondance ! Il faut les lire absolument, car ce sont des modèles et cela va sans dire parce qu'elles nous font découvrir qui a été Tchékhov, bien qu'il ne se confie guère. C'est le trait le plus singulier de cette immense correspondance. IL peut parler de ses goûts, de ses enthousiasmes, de ses voyages, par le menu, mais il parle peu de lui-même et de sa vie privée. A Alexeï Souvarine, en 1895, il parle mariage, sans sujet d'une discussion sérieuse entre eux. Il explique en un paragraphe pourquoi il ne pourrait pas le faire et conclue par une formule : « Me marier ne fera pas de moi un meilleur écrivain. » Fin de l'affaire.




Pas pleurer, Lydie Salvayre, Points, 228 p., 8,90 euro.

Ce livre mériterait de figurer dans le « Jourde & Naulleau » ! Il serait aussi amusant à pasticher, car l'auteur aime les expressions idiomatiques : elle en use et en abuse. C'est comme une perspective accélérée de truismes et de phrases toutes faites, sans doute pour rendre l'idée d'un langage parlé et plutôt populaire. Il a reçu, si j'ai bien compris, le prix Goncourt. Mazette ! Enfin, j'ai compris comment devenir riche et célèbre ! Une histoire dépourvue du moindre intérêt, racontée d'une manière insignifiante et un peu vulgaire (mais pas trop), Des phrases courtes et des formules toutes faites, voilà le secret de ce miracle de littérature. Ensuite, il fallait trouver un sujet dramatique en diable -, la guerre d'Espagne fit l'affaire. Le portrait de doña Pura, femme très croyante, est un chef d'oeuvre de lieux communs. Difficile de croire à ces circonstances, tant elles sont relatées avec une absence complète d'émotion et de la moindre véracité historique. Le problème d'un roman, ce n'est pas qu'il soit vrai, mais qu'il le semble, surtout quand on emploie les ressources infinies de l'Histoire. Surtout quand on finit son livre en évoquant le retour en France de Georges Bernanos et la publication de son livre, les Grands cimetières sous la lune. En conclusion, il n'y pas grand chose à dire sur ce drame stéréotypé qui pourrait donner lieu à l'un de ces mauvais feuilletons télévisés. Peut-être que le lecteur ferait mieux de lire le livre de Bernanos !
Gérard-Georges Lemaire
03-11-2016
 
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Verso n°136

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