logo visuelimage.com
 
 
 
Les [Verso-hebdo] antérieurs
Retour 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 Suite

16-12-2021

09-12-2021

02-12-2021

25-11-2021

18-11-2021

11-11-2021

04-11-2021

28-10-2021

21-10-2021

14-10-2021

 
[verso-hebdo]
23-01-2020
La lettre hebdomadaire
de Jean-Luc Chalumeau
Christine Messmer, ou la vérité de la peinture par rapport à elle-même
Peintre, graveur et dessinatrice, Christine Messmer expose ses travaux galerie La Capitale (18, rue du Roule, 75001 Paris, jusqu'au 25 janvier) et ce qui frappe tout d'abord, c'est que les toiles ne sont pas datées : ce sont réellement soixante années de peinture, d'une assez remarquable unité qui sont devant nous, avec certes des variations, des modulations, mais qu'il est impossible d'inscrire dans une chronologie. Soit une huile de format moyen intitulée L'aube des Amandiers : sur fond bleu clair on distingue qu'ils sont trois. Ils sont environnés de légères touches de blanc : ils sont donc en fleurs. C'est tout, et cela suffit pourtant à arrêter longuement le regard. Nous parcourons un itinéraire pictural à travers des transparences froides, mais nous sentons qu'il s'agit aussi d'un itinéraire allégorique de l'artiste qui a très longtemps cheminé dans ses tableaux. Nous avons au moins une certitude devant cette peinture ni abstraite ni tout à fait figurative : l'oeuvre est vraie par rapport à elle-même.

L'aube des Amandiers communique, dans son indécision même, une impression d'achèvement, tout comme L'Echelle des Anges, peinture cependant construite de manière très différente : des formes claires, aériennes, qui s'envolent sur un fond bleu plus soutenu. Mais peinture tout aussi vraie parce qu'achevée, parce qu'il n'est pas possible d'y associer l'idée de repentir. L'impression que l'artiste n'a pas eu à se reprendre, comme pour Le Jardin de la lune ou la Trouée d'automne, cette impression s'empare du spectateur : tout se passe comme si Christine Messmer ignorait toute tentation de rature. Bref : chaque oeuvre s'impose à nous parce qu'elle s'est d'abord imposée à elle. Peu importe que, dans les faits, l'artiste ait beaucoup travaillé : c'est effectivement par le travail qu'elle obtient des tableaux d'une parfaite sérénité. En peinture, « vérité » n'a jamais fait bon ménage avec « bâclé », et l'artiste nous en donne tranquillement la preuve.

Un tableau de Christine Messmer, Lumière dans les ténèbres par exemple, répond par lui-même, et par avance semble t-il, à tous les pourquoi, étant entendu que la réponse ne saurait appartenir à l'ordre de l'entendement : c'est dans le sensible qu'il nous plonge, c'est à un acquiescement du corps qu'il invite, et c'est dans ces conditions que nous pouvons nous laisser saisir par notre première impression d'aisance et de sûreté. L'objet-tableau est vrai parce qu'il sonne juste et que, ce faisant, il rend agréable notre perception. Les transparences de La barque du jour s'ordonnent ainsi sous nos yeux en toute rigueur, mais une rigueur qui ne doit rien à la logique. La peinture semble avoir littéralement germé ici, comme aurait dit Paul Klee, animant notre regard, lui communiquant sa plénitude. Mais nous ne sommes pas seulement un regard, nous attendons que l'oeuvre éveille un intérêt d'une autre nature en nous, de telle sorte que sa rigueur ne soit pas exclusivement sensible : il faut en un mot que la rigueur du sensible soit le signe d'une autre rigueur, celle de la vérité par rapport à l'artiste, et c'est bien ce qui se passe. Christine Messmer se donne entièrement à son art depuis toujours, sans rien lui demander d'autre que de laisser sourdre, ici et là, un peu de ce que l'on appelle la beauté.

www.lacapitalegalerie.com
J.-L. C.
verso.sarl@wanadoo.fr
23-01-2020
 
logo visuelimage.com

Verso n°136

L'artiste du mois : Marko Velk

visuelimage.com c'est aussi

Afin de pouvoir annoncer vos expositions en cours et à venir dans notre agenda culturel, envoyez nous, votre programme, et tout autre document contenant des informations sur votre actualité à : info@visuelimage.com
ou par la poste :
visuelimage.com 18, quai du Louvre 75001 Paris France

À bientôt.
La rédaction

Si vous désirez vous désinscrire de cette liste de diffusion, renvoyez simplement ce mail en précisant dans l'objet "désinscription".

     


Christophe Cartier au Musée Paul Delouvrier
du 6 au 28 Octobre 2012
Peintures 2007 - 2012
Auteurs: Estelle Pagès et Jean-Luc Chalumeau


Christophe Cartier / Gisèle Didi
D'une main peindre...
Préface de Jean-Pierre Maurel


Christophe Cartier

"Rêves, ou c'est la mort qui vient"
édité aux éditions du manuscrit.com