logo visuelimage.com
 
 
 
Les [Verso-hebdo] antérieurs
Retour 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 Suite

12-05-2022

05-05-2022

27-04-2022

21-04-2022

14-04-2022

07-04-2022

31-03-2022

24-03-2022

17-03-2022

10-03-2022

 
[verso-hebdo]
10-03-2022
La lettre hebdomadaire
de Jean-Luc Chalumeau
Ivan Messac Pop Politique
Ivan Messac avait vingt ans en 1968 : c'est peu dire qu'il s'engagea à fond, en tant qu'artiste dans les « évènements » et la bagarre politique. Dès juin 1969, on le trouve au Salon de la Jeune Peinture, celui qui s'était placé sur le thème « Police et Culture », sous le signe d'une citation de Gramsci. Messac et ses camarades refusaient le travail individuel « petit bourgeois ». Ils réalisaient donc des oeuvres collectives capables de participer à la lutte des classes : Messac faisait notamment partie du groupe « La Boxe » avec Biras, Arroyo et Fanti. Tous pratiquaient un style efficace, immédiatement lisible, qui devait beaucoup aux pop américains montrés à cette époque à Paris par Ileana Sonnabend depuis 1962. Ces circonstances expliquent comment Messac s'est intégré très tôt aux peintres de la Jeune Peinture, matrice de la Figuration narrative qui allait naître en 1974. Cela explique aussi qu'aujourd'hui deux jeunes marchands cherchent à ressusciter la période « pop politique » de Messac avec des oeuvres situées entre 1967 et 1973.

Messac n'est pas seulement peintre : il est sculpteur aussi, graveur et même en plus écrivain. On se souvient de son inénarrable Fédor Klepssévitch, artiste canin. Le chien-héros de Messac, exclusivement passionné par les fanions rouges qu'il répand partout, était une parodie hilarante du genre de l' « artiste contemporain » dont Ivan ne faisait évidemment pas partie. Praticien de l'humour, certes, Messac est finalement essentiellement peintre depuis ces années POP auxquelles succédèrent les années narratives (1967-1978) que présenta la Villa Tamaris en 2001. Après le Salon Police et Culture, Messac est revenu au travail individuel, comme en témoignent Les Enfants Polychromes (1972) ou Le noble art bleu (1973).

Je possède avec bonheur un exemplaire de la sérigraphie Les enfants polychromes. Une oeuvre parfaitement politique, qui répondait directement à l'absurde circulaire de M. Joseph Fontanet, ministre de l'éducation de Pompidou, spécifiant que « les enfants de maternelle iront sur le pot à 11 heures ». Pas avant ni après : au dessus de ces enfants bien rangés en rouge, figuraient des petits chinois en noir, identiquement rangés, mais au garde à vous selon les principes intangibles de la pensée-Mao-Tsé-Toung. Il y avait sept enfants et sept sérigraphies pour les sept couleurs du prisme. Quant aux deux boxeurs, sans doute inspirés par la participation de Messac à la Jeune Peinture 1969, figures bleues se détachant impeccablement sur fond noir parlaient clairement : le logo olympique qui les surmontait contenait une chaise roulante, avenir assuré de ces sportifs dans le système capitaliste. Dans l'exposition de 2022, de nombreuses oeuvres des années 1969-1972 rappelleront les réflexions plastiques que Messac avait résumées en 1972 avec sa participation au 23° Salon de la Jeune Peinture. Il montrait alors des Indiens travaillés d'après des photographies, avec de subtiles interventions sur la couleur. Messac réfléchissait beaucoup sur le rôle de la couleur dans les sociétés humaines, où le code de la route par exemple associe le bleu à « autorisé » et le rouge à « interdit ». Quant aux Indiens, simples survivants parqués dans des réserves, ne représentent-ils pas assez bien la situation de l'artiste dans notre société industrielle ? Le véritables artiste bien sûr, pas celui qui ressemblerait aujourd'hui à Fédor Klepssévitch...

Ivan Messac Pop Politique. Du 16 mars au 2 avril 2022. Galerie T & L à la galerie Patricia Dorfmann, 61 rue de la Verrerie 75004 Paris.
J.-L. C.
verso.sarl@wanadoo.fr
10-03-2022
 

Verso n°136

L'artiste du mois : Marko Velk

visuelimage.com c'est aussi

Afin de pouvoir annoncer vos expositions en cours et à venir dans notre agenda culturel, envoyez nous, votre programme, et tout autre document contenant des informations sur votre actualité à : info@visuelimage.com
ou par la poste :
visuelimage.com 18, quai du Louvre 75001 Paris France

À bientôt.
La rédaction

Si vous désirez vous désinscrire de cette liste de diffusion, renvoyez simplement ce mail en précisant dans l'objet "désinscription".

     


Christophe Cartier au Musée Paul Delouvrier
du 6 au 28 Octobre 2012
Peintures 2007 - 2012
Auteurs: Estelle Pagès et Jean-Luc Chalumeau


Christophe Cartier / Gisèle Didi
D'une main peindre...
Préface de Jean-Pierre Maurel


Christophe Cartier

"Rêves, ou c'est la mort qui vient"
édité aux éditions du manuscrit.com