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[verso-hebdo]
19-05-2022
La chronique
de Gérard-Georges Lemaire
Chronique d'un bibliomane mélancolique

2021, Tome V, Julien Blaine, Les Presses du réel, 264 p., 30 euro.

Plutôt qu'une autobiographie, limitée à un laps de temps limité, Julien Blaine nous régale d'un agenda (reconstitué). Cette année, qui figure parmi les années sombres, Avec lui, on ne s'ennuie pas un seul jour. Et quand il ne propose pas une de ses fantasmagories poétiques, il commente ses idées sur le sujet de la poésie ou de l'art. C'est aussi un saltimbanque, qui aurait pu figurer dans les tableaux de la jeunesse de Pablo Picasso (par un soir d'ivresse, cela va sans dire). Mais un saltimbanque qui ne sort pas de l'imagerie de la Commedia dell'arte ou des troupes itinérantes que Théophile Gautier a si bien évoquées dans son magnifique Capitaine Fracasse (pastiche du Roman comique de Scarron et qui a aussi été inspiré par Les Fiancés d'Alessandro Manzoni paru la première fois en France en 1828 - mais je m'égare). Cela dit je le vois bien en Capitaine Fracasse qui nous dévoile son talent de bateleur de l'extrême, battant en brèche les codes et les légitimités de l'art, quelque soit l'époque qui l'a fait naître et même celle dont Blaine est le fruit caustique. Il ne se contente pas du théâtre, où il excelle dans le genre polémique, mais il a également créé un zoo où l'on peut contempler les premiers mammifères apparus sur Terre et un bestiaire digne du bon vieux Noé. Il cite aussi abondamment des poètes et des auteurs divers, de Fernando Pessoa à Victor Segalen, remémore Antonin Artaud et Henri Pichette, Il s'exprime aussi par des collages, des graffitis, des collages, toutes sortes de détournements d'objets communs ou d'oeuvres exceptionnelles, il inscrit sur les mots des slogans absurdes, enfin, il fait de l'art contemporain jusqu'à plus soif, toujours dans une perspective grotesque ou grossière, anarchiste ou nihiliste.
Il a écrit une pièce avec le pauvre Joseph et Marie la Vierge, a tenu une sorte de journal qui n'est pas vraiment un journal, il a beaucoup écrit, beaucoup dessiné, beaucoup plagié, beaucoup vociféré, beaucoup tourné en ridicule, beaucoup joué, beaucoup créé et beaucoup détruit (ou le contraire -, on ne sait à quel saint se vouer ! surtout dans de telles circonstances), bref, il est intarissable, insupportable, infantile et prophétique en même temps et se fiche bien de nous convaincre. En tout cas, il ne fait rien pour nous séduire ! Au contraire. Ses facéties (d'un goût douteux, il faut le savoir) parlent pour lui. Et dans ce grand brique à braque, il glisse quelques joyaux - je mets au défi quiconque de les voir et donc de les savourer pleinement ! Enfin, il faut déjà avoir bien ancré ce que le monde de l'art peut être pour avoir envie de se divertir avec lui au long de cette fichue année qui mérite bien d'être rayée des calendriers.




La Vision dionysiaque du monde, Friedrich Nietzsche, traduit de l'allemand et présenté par Lionnel Duvoy, Editions Allia, 80 p., 6, 50 euro.

Ce bref ouvrage, Die dionysische Weltansschauung, qui n'a paru qu'en 1928, rédigé en 1870, aurait dû être en réalité le premier chapitre d'un essai intitulé Origine et but de la tragédie. A l'époque, Nietzsche a vingt-six ans. Alors, il est encore influencé par la philosophie de Schopenhauer et est attiré la création musicale de Richard Wagner. Plusieurs événements lui font opter pour de nouvelles conceptions de la philosophie, en particulier la guerre entre la Prusse et la France. Par ailleurs, il est de plus en plus attiré par la pensée grecque, mais celle qui lui a été enseignée pendant ses études. C'est la tragédie qui lui offre un champ neuf de réflexion qui bouleverse du tout au tout sa manière de considérer les choses et l'oriente vers des horizons nouveaux.
Ses idées s'organisent alors sur la constatation que pour les Grecs anciens, le monde reposait sur la tension entre deux divinités : Apollon et Dionysos. Cette rivalité profonde entre ces deux entités met en évidence le rapport que l'homme a pu entretenir alors avec la nature. Et cela permet aussi de comprendre comment les Grecs envisageait leur vie spirituelle. Pour lui il ne s'agit pas de transcendance, mais d'exaltation de l'existence. Nietzsche a tenté de comprendre en quoi consistait l'hellénité. Cette quête le fait bifurquer son esprit des sentiers battus occidentaux. L'artiste voit dans ses rêves la forme du dieu qu'il va ensuite pouvoir représenter.
Dans ce contexte, les fêtes dionysiaques manifestaient la démesure de la nature. Ce qui ressort de la lecture que Nietzsche a pu faire de la culture grecque, est que l'art (surtout la musique) s'est développé comme une extrapolation des forces à l'oeuvre dans le monde naturel. Ainsi ébauche-t-il déjà une philosophie la Grèce classique comme un combat violent entre des forces contraires et dont l'opposition est absolument nécessaire à la vérité de notre condition humaine. Ce texte est donc important pour comprendre la dynamique de la pensée qui est considérablement atténuée par les grands philosophes jusqu'à Socrate, Aristote et Platon. S'il n'a pas encore défini complètement sa ligne de conduite, Nietzsche a d'ores et déjà posé les jalons de ses théories iconoclastes.




Il mago di Riga, Giorgio Fontana, Sellerio Editore, Palermo, 136 p., 13 euro.

Je ne cesse de m'interroger sur le devenir de l'art romanesque en Italie. Tout ce que j'ai pu lire traduit en français m'a profondément déçu et ce que j'ai pu lire en langue originale ne m'a pas donné l'idée d'un renouvellement notable. Depuis la dernière guerre, la liste des grands auteurs est longue, et pas seulement dans la veine néoréaliste. Les grands noms disparaissent (récemment, Andrea Camilleri) et il n'y a plus guère que Claudio Magris parmi les aînés à continuer à produire des oeuvres romanesques d'une qualité mémorable.
S'il y a bien des poétesses et des poètes de quelques valeur en ce moment, il s'agit souvent de personnes ayant dépassé la cinquantaine. Peut-être que les éditeurs d'Italie n'ont pas su choisir les meilleurs éléments issus de générations plus jeunes. Il existe au moins un romancier relativement jeune, je veux parler de Giorgio Fontana, né à Saronno en 1981. Il a déjà publié plusieurs ouvrages dont Que justice soit rendue (traduit aux Editions du Seuil en 2013) et Mort d'un homme heureux (Editions du Seuil), roman pour lequel il a reçu le prix Campiello en 2014. Après avoir explore les années de plomb, qui ont marqué profondément son pays. Puis il a publié Un solo paradiso. Avec cette nouvelle fiction, il change complètement d'optique. Cette fois, il s'est intéressé à l'existence d'un joueur d'échecs connu. C'est un sujet bien souvent traité dans l'histoire de la littérature, à commencer par Le Joueur de Maelzel d'Edgar Allan Poe (1839) , La Défense Loudjine de Vladimir Nabokov (1930) et Le Joueur d'échecs de Stefan Zweig, son dernier roman écrit en 1942. Il convient d'ajouter à cette liste Le Beau ténébreux de Julien Gracq, Murphy de Samuel Beckett, Le Gambit du cavalier de William Faulkner, Alice au pays des merveilles et De l'autre côté du miroir de Lewis Carroll. On retrouve aussi cette figure fascinante dans L'Auteur et autres textes de Jorge Luis Borges. Et nous sommes encore loin du compte !
Giorgio Fontana a choisi pour personnage central un grand champion des échecs, Michail « Misa » Tal (1936-1992) qui a été en son temps le plus jeune vainqueur des parties au plus haut niveau. Il a désiré faire des échecs un art à part entière. On l'a surnommé le Mage de Riga. Il passe pour un concurrent redoutable car il est capable de déconcentrer son adversaire en faisant apparaître dans son esprit des images perturbantes. L'auteur nous fait découvrir comment il vit une partie dans son for intérieur, avec toutes sortes de souvenirs, de pensées, et surtout une vision précise de ce qu'il doit dès lors faire sur l'échiquier. La scène se déroule à Barcelone et nous découvrant la personnalité de ce personnage étranger et doué pendant son séjour à l'Hôtel Continental. Nous apprenons quel a été son passé au fil des tournois auxquels il a participé et nous apprenons peu à peu quelle est sa façon d'envisager sa relation entre le monde réel et sa passion, qui est avant tout une passion mentale. Misa ne cesse jamais de songer à des tactiques, qu'il note hâtivement sur un carnet. Des réminiscences de combats contre des joueurs de grande classe surgissent pour rappeler comment s'était déroulé le jeu et comment il s'était conclu. On comprend qu'au fil du temps il avait affiné son style et l'avait épuré le plus possible. Nous pénétrons dans les secrets d'un cerveau qui est entièrement pris par le coup suivant et sur tout ce qui devrait en résulter.
Le singulier ballet des mains qui font bouger les pièces sur les carreaux noirs et blancs se fait aussi fascinant qu'angoissant. Et tandis qu'il au sommet de la concentration, il fume cigarette sur cigarette. Et l'alcool l'aidait à supporter les douleurs de son corps. Cette partie contre Akopian, obligé d'abandonner, a réellement eu lieu en mai 1992 et ce fut la dernière que Misa Tal' a joué au cours d'un tournois. Il serait mort un mois plus tard. Ce que ce roman nous délivre, ce n'est pas un éloge du jeu d'échecs, mais sa métaphysique la plus intime, et aussi quelle a été l'existence de ce Grand Maître, qui est demeuré non seulement un nom gravé sur le panthéon des échecs, mais aussi un être mystérieux et impénétrable, déconcertant et doté d'une expérience que peut d'humains peuvent conquérir. C'est là un récit captivant qui se lit avec la même intensité qu'une nouvelle de Franz Kafka.




Poema Rupe, Angela Passarello, « Il capellaio matto », New Press edizioni, 88 p., 12 euro.

A mes lecteurs fidèles qui pratiquent l'italien, je ne saurais trop conseiller le recueil de poésies d'Angela Passarello, un auteur qui nous vient d'Agrigente. Dans sa préface, Angelo Lumelli nous offre quelques points de repère pour affronter l'univers de cet auteur qui ne présente pas de difficultés particulières dans le langage, mais qui peut néanmoins rendre son approche assez énigmatique. Le titre est déjà une source d'interrogations : pourquoi choisir un terme qui évoque un grand nombre de choses violentes ou dangereuses ?
Une falaise peut inspirer l'idée d'une beauté, surtout au bord de la mer, mais ne peut manquer de suggérer des drames. Dans toutes ses strophes, Angela Passarello évoque souvent le conflit entre ces lieux et la modernité qui les dénaturent. Ces formations géologiques inspirent les artistes, comme Claude Monet par exemple, mais ne peuvent être dissociées du souvenir de morts violentes. Mais notre auteur ne se laisse pas prendre au piège de relations symboliques trop évidentes. Elle s'est donné pour finalité de concevoir les paysages, les cieux, les pensées humaines, comme autant d'éminences qui font de tout ce que nous voyons et de tout ce que nous ressentons une pente raide modifiant du tout au tout ce à quoi nous nous confrontons. Ce n'est pas une métaphore étendue à la majorité de nos expériences, mais une manière de considérer les choses (quelles qu'elles soient) dans une perspective sinon vertigineuse, tout du moins décalée. Mais il ne s'agit pas seulement d'un renversement de l'optique : chaque strophe met en scène une « image » qui est le véhicule d'une méditation se résumant à quelques vers.
La sobriété de l'écriture d'Angela Passarello ne va pas à l'encontre d'une grande richesse de la langue, encore enrichie par quelques expressions en dialecte sicilien. L'auteur n'a pas cherché à composer des haikus à l'italienne (une maladie contagieuse qui touche tout le monde littéraire occidentale !), mais a tenu à la concision et à l'idée qu'une densité de son expression est fondamentale, ce que ne nuit d'aucune façon à la beauté complexe de ce qu'elle entend dépeindre. C'est là une poésie qui sait fasciner et produire des scènes intenses et prenantes tout en étant d'une remarquable capacité de rendre dans sa sphère la fameuse formule du « less is more ».




Après la pluie, Chiara Mezzalama, traduit de l'italien par Léa Drouet, « bibliothèque étrangère », Mercure de France, 240 p., 23, 50 euro.

Nous voici à Rome, sans doute à notre époque. Nous découvrons un couple Ettore et Elena, qui ont deux enfants (Giovanni et Susanna) déjà grands. Elena prend conscience que son époux ne la désire plus et découvre qu'il a une maîtresse à son travail. Au début, elle se met en tête de lutter. Mais elle se rend vite compte que ce serait parfaitement inutile. Ses sentiments n'ont pas changé malgré l'usure du temps, mais elle sait qu'une guerre domestique serait bien vaine.
Un beau jour, elle décide de partir. Elle va trouver refuge en Ombrie. Sans prévenir qui que ce soit. Ettore est désemparé par ce départ si brusque et les enfants sont très tristes. Mais elle n'a pas l'intention de revenir. Pour ceux qu'elle a abandonnés, tout se joue comme si elle pouvait être là près d'eux. En plus de ce drame domestique, vient s'ajouter un désagrément climatique : la persistance de la pluie, qui devient une forme de dégradation du temps pesant sur la vie de tout un chacun. Un jour, alors qu'il allait en voiture se promener avec un jeune ami norvégien, cette pluie est devenue une véritable menace. Le fleuve voisin était devenu un lac ! Pendant ce temps, Elena, vivait avec grande difficulté la rupture qu'elle avait provoquée.
Cependant, une relation s'ébauche avec Guido, et Elena, malgré ses préventions, s'abandonne à cette promesse d'aventure. Les pluies battantes ne cessent pas et sont la cause d'inondations sérieuses. Quant à Ettore, il rencontre une femme japonaise nommée Hiroko. Elle l'aide sous le déluge et abrite ses enfants. De son côté, Guido va chercher Elena. Celle-ci, très préoccupée, finit par retrouver ses enfants, et c'est pour elle un soulagement. La fin de l'histoire est un peu dans le genre du mélodrame avec le couvent et ses soeurs au coeur de ce déchaînement des éléments (on ne peut s'empêcher de songer au Déluge !), le choix d'un destin et l'épilogue de cette femme partagées entre ses affections et ses désirs. Et puis l'idée du réchauffement climatique comme maître du destin de tous les êtres vivants sur Terre.




Les St. Charles, Molly Keans, traduit de l'anglais (Irlande) par Simone Hiling, « La Petite Vermillon », La Table Ronde, 400 p., 8, 90 euro.

Après trente années de silence, Molly Keans, qui avait employé le pseudonyme de M. J. Farrell, s'est remise à écrire, cette fois sous son vrai nom. Elle a signé une saga familiale en six volumes dont celui-ci est le premier. Lee cercle de famille des St. Charles, d'origine anglo-irlandaise, a toujours vécu dans un certain faste, sans devoir jamais se soucier des questions matérielles. Le temps a passé, l'époque a changé, la Seconde guerre mondiale a fini de se métamorphoser le monde. Tout un coup, il s'est retrouvé non seulement anachronique, mais quasiment ruiné.
On découvre de quelle façon a vécu ce petit monde exclusif et comment il a continué à se comporter comme autrefois, dans le luxe et un grand aveuglement devant les transformations profondes de la société du siècle dernier. Le mérite de Molly Keans est d'avoir su narrer avec beaucoup de finesse (mais aussi un relatif humour) qui frôle la caricature bienveillante ces affaires complexes d'une grande famille au passé prestigieux dans un contexte assez voisin du nôtre. On a le sentiment de lire un roman se déroulant pendant l'ère victorienne ou, au pire, au début de l'ère edwardienne. Mais il n'en est rien. Cela pourrait presque se dérouler aujourd'hui.
Tout ici exprime la volonté de ne rien changer aux moeurs, aux règles et aux habitudes d'une famille aristocratique réputée, puissante, admirée, et qui ne regarde plus que vers le passé. Rien ne peut ni ne doit changer. Et pourtant, dans le récit de toutes ces existences qui s'entrecroisent, on comprend que toutes ces choses sont révolues et sont même un obstacle au devenir et au bien-être insouciant et futile des habitants de ce château ancestral qui n'est plus en réalité que l'ombre de lui-même et d'une dynastie. L'écrivain est très doué pour tisser ces trames sur le fond historique qui est désormais l'annonce d'une catastrophe inéluctable. On ne s'ennuie pas une seconde à suivre les aventures tragi-comiques de ces individus qui se croient encore au siècle d'or de leur gloire et de leur fortune. En réalité, ils sont proches de la ruine ! Le plaisir véritable de la lecture est ici au rendez-vous. Pourquoi s'en priver si l'on aime ce genre de fiction de caractère historique ?




Chasse au trésor, Molly Keane, traduit de l'anglais (Irlande) par Cécile Arnaud, « La Petite Vermillon », La Table Ronde, 368 p., 8, 90 euro.

L'histoire que nous raconte Molly Keane (1904-1996) ne manque pas de sel. Une famille aristocratique, après la dernière guerre mondiale, se rend compte qu'elle n'a plus les moyens d'entretenir ses biens de Ballyroden. Plus d'espoir de rentrées juteuses ni d'héritage mirobolant. La question est vraiment grave et nécessite une réponse urgente. Que faire ? Sir Philip a une idée : louer une partie du château à de riches personnes, quelle que soit leur origine, pour renflouer les caisses seigneuriales qui se vident à une vitesse catastrophique. La solution ne plaît pas vraiment à la majorité des membres de la famille des St. Charles. Mais ils sont incapables de trouver une autre solution. Lee destin de ce qui fut une grande famille vivant dans le luxe n'est pas merveilleux.
On découvre la personnalité et le destin de toutes ces personnes prises au piège de l'incurie. La narratrice, qui n'est autre que la fille de ma maisonnée, Aroon, a un regard dans ménagement sur ses parents qui ne sont pas en mesure de faire face à la situation. Les événements ne jouent pas en sa faveur - en fin de compte, elle ne trouvera pas un époux digne de sa lignée et finit vieille fille dans un dénuement affligeant, nourrissant des idées de vengeance et de mélancolie profonde. Son univers si policé et si beau s'est effondré tout d'un coup et ceux qui l'entourent se comportent de manière bizarre et souvent absurde, ne faisant que contribuer à cette descente aux Enfers.
L'auteur a relaté tous ces faits, avec d'innombrables ramifications, avec un humour mordant, qui ne fait que renforcer la dureté de ces drames et aussi leur absurdité. Son roman est très vivant et fourmille de détails qui ne sont jamais inutiles. On a le sentiment que ce livre a été écrit il y a environ un siècle, alors qu'il ne fait que reconstituer une situation presque actuelle !
Avec Molly Keans, nous sommes projetés dans un monde qui est celui de la fin du règne de la reine Victoria. Seuls les faits et les réactions des protagonistes sont plus proches de nous. Mais elle a su aussi composer cette longue fiction avec un tel soin qu'on est pris au jeu et que nous pouvons évoluer entre deux époques éloignées : celle du passé glorieux des St. Charles et celui du présent, qui est calamiteux. Molly Keans a su démontrer une maestria littéraire peu commune dans un genre tant apprécié des Anglo-saxons, et qu'elle est parvenue à maintenir à flot grâce à son talent. Certes, tout cela est bien suranné, mais la nostalgie qui est omniprésente dans ce texte parvient à toucher le coeur du lecteur et à le convaincre d'aller jusqu'au bout de ces récits croisés, plus déplorables uns que les autres !
Gérard-Georges Lemaire
19-05-2022
 
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