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[verso-hebdo]
15-06-2023
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La lettre hebdomadaire de Jean-Luc Chalumeau |
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Zao Wou-Ki plage de papier |
Le musée de l'hospice Saint Roch à Issoudun, suite à une importante donation de Françoise Marquet-Zao, veuve de l'artiste, présente un ensemble de l'oeuvre gravé du peintre depuis son installation en France en 1949 jusqu'à 2008 (jusqu'au 30 décembre 2023). Ces gravures sont parallèles à la création peinte de Zao Wou-Ki et la commentent à sa place : « Je n'ai jamais su parler de ma peinture » avait-il déclaré dans son Autoportrait. Dans cet ouvrage, le peintre n'en livre pas moins une clef essentielle pour aborder son univers : « Qui peut comprendre l'énergie qu'il m'a fallu pour assimiler les leçons de Cézanne et de Matisse et revenir ensuite à cet héritage que m'a légué la peinture des Tang (618-907 ap.J.C.) et Song (960-1279 ap. J.C.) qui reste pour moi la plus belle du monde ? Zao Wou-Ki est incompréhensible en effet si l'on envisage pas son oeuvre à travers les deux références de l'Orien et de l'Occident avec comme représentants emblématiques Mi Fou (1051-1107) admiré depuis l'enfance, dont l'un des disciples écrivit : « Un poème est une peinture sans forme, une peinture est un poème qui a pris forme pour l'oeil. »
Le parcours de Zao Wou-Ki ne saurait se résumer à une oscillation entre son point de départ oriental et un hypothétique point d'aboutissement occidental : il s'est plutôt agi d'une tentative constante de dépassement de l'un et de l'autre. Dans son domaine, a observé Claude Roy, l'oeuvre de Zao Wou-Ki est l'illustration de ce qu'aurait pu être la peinture chinoise dans un monde un : il est un peintre tout à fait universel et profondément chinois. C'est pourquoi il est permis de parler à son propos d'une « tentation de l'Occident » en particulier au moment où il choisissait la voie de la peinture (qui n'est pas une technique chinoise), mais il est aussi essentiellement un peintre oriental puisque son oeuvre révèle tout ce qui atteste le caractère sacré de l'art chinois. Le peintre Télémaque définissait subtilement la singularité de Zao Wou-Ki : « à partir du fait qu'il utilise la peinture à l'huile, c'est la question de savoir ce qu'est devenu ce type de technique aujourd'hui. Il y a un mystère de la peinture à l'huile que Zao Wou-Ki assume parfaitement. Il aime visiblement s'y perdre sans faire de théorie, pas plus que de parodie.» Il y a chez lui une sorte d'oubli de soi qui me paraît essentiel.
Tout en approuvant cette expression « oubli de soi », Claude Roy précisait cependant : « quand Shitao 's'oublie' dans les nuages de la rivière Wu, Rembrandt ou dans la carcasse du boeuf à l'abattoir ou dans un visage de vieillard, Klee dans je jeu des petits carreaux magiques, ce n'est pas du même « oubli de soi » qu'il s'agit, le sien est de la même famille que celui que pratiquent Zhang Zen ou Henri Michaux. Il se laisse emporter au fil du tao, de l'espace ou du temps. Et pourtant, à la fin, c' est tout ce qu'il avait su oublier qui se devine, l'Occident, le XXe siècle - effacés, oubliés - persistent subtilement. Sans doute est-ce pourquoi peinture et les gravures de Zao Wou-Ki apparaissent aussi matérielles dans leurs éléments en appelant dans le même temps une parole inspirée par l'au-delà de la matière : c'est la matière elle-même qui est intelligence et émotion.
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Verso n°136
L'artiste du mois : Marko Velk
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