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[verso-hebdo]
21-03-2024
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La lettre hebdomadaire de Jean-Luc Chalumeau |
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Connaissez-vous Il Pesellino ? |
Cela se passe à Londres à la National Gallery. Les anglais ont décidé de mettre en lumière ce maître exemplaire du Quattrocento toscan largement oublié. Ils ont fait venir à Londres des tableaux tels que La Crucifixion avec Saint Jérôme et Saint François (1445-1450) depuis la National Gallery of Art de Washington, par exemple. Ce qui nous incite à nous demander si nous avons nous aussi à Paris de quoi faire découvrir un artiste parfaitement occulté par Le Louvre. Car les choses sont ainsi : les éditions du Louvre ont publié, sous la direction de Vincent Pomarède, un énorme ouvrage de référence pour faire connaître les richesses nationales : Pesellino est absent de la liste ! Or l'artiste est bien présent dans les collections nationales. Si nous le voulions, nous pourrions imiter la National Gallery !
Formé par Filippo Lippi et son grand-père Pesello (d'où son surnom), Francesco di Stefano, dit Pesellino (1422-1457) fut influencé au meilleur sens du terme par Fra Angelico, acquit une grande réputation grâce à ses peintures de petit format d'une remarquable finesse montrant en particulier La Vierge et l'Enfant (Musée de Philadelphie) ou l'Adoration des Mages (Chantilly, musée Condé). Ses dessins, eux aussi extrêmement travaillés, usant habilement de la couleur et de l'or, se présentent à nous comme des témoins exemplaires du langage pictural florentin de la première moitié du Quattrocento. Le plus beau de tous est peut-être l'Adoration des Bergers (Musée du Louvre). Comme l'Angelico, Pesellino semble à l'aise avec les fonds rocheux, mais il y a autre chose.
Il nous montre l'épisode raconté par Saint Luc au chapitre 2 de son Evangile, au moment de la naissance de l'Enfant Jesus (versets 8 à 16) la « multitude de l'armée céleste des anges » est là, au-dessus de sa crèche, de même que, en haut et à droite, l'ange qui a annoncé la bonne nouvelle aux bergers. Pesellino a consacré plusieurs moments de l'histoire sainte dans une composition très serrée. Il joue avec le bleu nocturne du ciel et l'or des auréoles et, comme l'a remarqué Pierre Francastel, il utilise avec aisance les signes iconographiques correspondant alors. Le rocher principal, celui dans lequel est creusée la crèche abritant l'Enfant Jésus, l'âne et le boeuf, n'a rien de réaliste : « elle correspond plutôt aux crèches de carton que l'on construisait à l'époque de Noël dans les villes de Toscane. Cette crèche est prolongée par un toit, signe de dignité, encore moins réaliste que le rocher, mais venu des spectacles paraliturgiques alors organisés à l'occasion des grandes fêtes : au dessus de lEnfant et de la Vierge, le « toit », équivalent du dais réservé aux hauts personnages, signalait leur caractère sacré. Pesellenino présente donc, du point de vue du style comme du point de vue des détails iconographiques, une parfaite synthèse de l'art et de la culture des Florentins de son temps.
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Verso n°136
L'artiste du mois : Marko Velk
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