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Dufy, l'ivresse de la couleur, sous la direction de Sophie Krebs, exposition conçue par le musée d'Art moderne de Paris (Paris musées), Hôtel de Courmont, Aix-en-Provence, 192 p., 29 euro.

Jusqu'au 18 septembre, l'Hôtel de Courmont à Aix-en-Provence présente une très belle rétrospective de Raoul Dufy. Belle mais aussi importante car elle nous révèle la véritable dimension de l'oeuvre de cet artiste qui n'est jamais absent du panorama artistique du XXe siècle français, mais qui apparaît toujours dans un registre mineur, considéré comme étant un peu superficiel, répétitif (une gande quantité de plages et de marines) et ayant travaillé à la hâte. En fait, nous voyons souvent dans les musées et dans les expositions où il est intégré un peintre de second rang, plaisant sans doute, mais pas à la hauteur des grands maîtres de l'époque du cubisme ou du meilleur de l'Ecole de Paris. Cette manifestation remarquable prouve tout le contraire. Le visiteur et le lecteur du catalogue ont la faculté de découvrir un artiste de premier plan. Au fond, pour une obscure raison, Dufy a été relégué à une place secondaire depuis longtemps. Cette réhabilitation s'imposait et le volume qui accompagne cette exposition est aussi très intéressant et bien conçu. Raoul Dufy est né en 1877 au Havre. Après ses études secondaires, il a travaillé pour une société d'importation de cafés brésiliens. A partir de 1893, il s'inscrit aux cours du soir de l'école municipale des Beaux-arts. Il obtient une bourse de la ville pour aller étudier à l'Ecole des Beaux-arts de Paris. Il est admis dans l'atelier de Léon Bonnat (c'est là qu'il rencontre Georges Braque quelques années plus tard). Il habite alors à Montmartre avec Friesz. Première exposition au Salon des artistes français en 1901. L'année suivante, il fait la connaissance de Berthe Weill et expose dansa galerie jusqu'en 1909. Il expose au Salon des Indépendants l'année suivante. Pendant l'été 1904, il part peindre avec Albert Marquet à Fécamp. Il figure parmi les « fauves » au Salon des Indépendants en 1905. L'été suivant, il se rend, toujours avec Marquet, à Fécamp, à Trouville, à Honfleur et à Dieppe. Friesz les rejoint à Falaise. Berthe Weill organise sa première exposition personnelle. Et il est présent au Salon d'Automne. En 1907, il visite la rétrospective de Paul Cézanne, qui le marque profondément. Un an passe encore et il peint en compagnie de Braque à l'Estaque, appliquant les principes initiaux du cubisme. . Il rejoint Othon Friesz à Munich à l'invitation du peintre Hans Purrmann. Ses illustrations pour Le Bestiaire de Guillaume Apollinaire paraissent en 1911. Il fait des oeuvres décoratives pour Paul Poiret et il signe un contrat d'exclusivité avec les soieries Atuyer-Bianchini-Férier. Il prend part à un exposition collective de Der Sturm à Berlin. Il est invité à l'exposition de l'Armory Show à New York en 1913 et, l'année d'après, au Salon Manes à Prague. Il crée l'Imagerie Raoul Dufy qui publie des gravures patriotiques. Il est nommé en 1917 directeur de la bibliothèque-musée de la Guerre. En 1919, il illustre les Madrigaux de Stéphane Mallarmé.
On lui commande les décors et les costumes du Boeuf sur le toit de Jean Cocteau en 1920. Pendant toutes cette période qui conduit aux Années folles, Dufy a accumulé les expériences, souvent en harmonie avec celles de ses grands contemporains. On a pu le voir travailler dans l'optique de Cézanne et produire des oeuvres aussi curieuses que frappantes, comme Bateaux à quoi dans le port de Marseille (1908) avec les verts et les bruns privilégiés par le maître d'Aix-en-Provence, mais aussi des compositions qui se rapprochent d'une conception abstraite comme Vue de la terrasse (1907) ou Paysage de l'Estaque (circa 1910). En somme, s'il profite du compagnonnage de certains peintres qui vont marquer de leur empreinte l'art moderne, comme le prouvent de nombreuses compositions réalisées à l'Estaque, il a aussi choisi de suivre une voie personnelle comme le montrent plusieurs scènes de port et des natures mortes entre 1910 et 1912, où il simplifie les plans colorés, le rend plus ludiques et conçoit les éléments formels en les simplifiant mais aussi en les traçant dans un esprit graphique qui lui est propre.
Puis il aime les scène de la vie de son temps, en conservant la figuration malgré ses orientations chromatiques particulières et une vision d'ensemble qui s'éloigne du cubisme. C'est ainsi qu'il parvient à imaginer un style qui n'appartient qu'à lui, qui mélange les géométries héritées de Cézanne et des paysages ayant un caractère original, respectant en partie les lois de la perspective. On ne peut manquer d'être saisi d'étonnement devant des compositions qui ne s'apparent plus à aucun courant, comme Maison et jardin de 1915, et qui possèdent un charme indéniable et aussi leur modernité. L'après-guerre le pousse à plus de figuration, mais toujours dans l'optique d'un traitement des figures très libres et avec teintes pas toujours réalistes. Il est resté un petit peu cubiste et un petit peu fauve. Mais l'univers qu'il décrit est sans cesse plus décoratif et charmant, mais fait aussi valoir un style qui est véritablement unique en son genre. Prenons par exemple Vence (1919-1920) où il a utilisé des plans chromatiques qui découpent la petite cité provençale selon un ordre arbitraire. Et puis il a introduit une variété considérable de manière de concevoir son sujet : si son écriture est identifiable, sa manière de le traiter est variable, avec diverses techniques, la relative abolition de la perspective, une certaine naïveté dans le traitement des navires dans de grandes toiles comme Fête martine et visite officielle au Havre (1925). La dissociation des plans colorés et des figures, qui est sa marque de fabrique, prend des détours nombreux. Parfois il revient à des traitements plus réalistes (par exemple : La jetée de Honfleur, 1928). Cette sélection d'oeuvres peut surprendre par la découverte de toutes ces modalités si diverses Ses baigneuses sont souvent dessinées et coloriées selon des critères différents. Cela est très visible aussi dans ses vases. Enfin, soulignons qu'il a été un grand xylographe et un grand dessinateur comme le prouvent les livres qu'il a pu illustrer. Ce catalogue conserve la mémoire de cette révélation d'un artiste bien plus passionnant qu'on aurait pu le croire.




L'Amour, Laurent Bolard, « coffret l'essentiel », 192 reproductions + un livret, Editions Hazan, 35 euro.

Le thème choisi est extrêmement vaste : déjà il existe l'amour sacré et l'amour profane, et puis toutes les formes de sentiments, de l'amour maternel à la passion sensuelle la plus débridée. Et il existe bon nombre de graduations qui donne à ce terme une multitude de significations. Le problème dans le cas présent est que les formes sont non seulement très vastes, mais aussi se sont manifestées dans l'art occidental au fil du temps dans des termes multiples. Les oeuvres réunies dans ce volume, du Bernin à Auguste Renoir, en passant par George Frederic Watts au Titien, de Courbet au baron Gérard, ne sont présentées qu'à titre d'exemples car la question aurait pu faire l'objet d'une encyclopédie. L'auteur a choisi de ne pas adopter un ordre temporel ou un ordre thématique. Il a voulu surtout mettre en scène les mille manières qu'ont eu les peintres de mettre en scène des moments amoureux. C'est ainsi qu'il a reproduit Le Baiser de Hayez, oeuvre connue de tous en Italie et quasiment inconnue ailleurs. Pour évoquer l'histoire tragique de Tristan et Iseut, il a choisi le tableau de Edmund Blair Leighton, un grand artiste anglais de la seconde partie du XIXe siècle. Pour Edouard Manet, il a retenu Chez le père Lathuille. Bref, c'est un florilège qui n'est pas destiné à l'historien d'art, mais aux amoureux ! L'album est très plaisant et est destiné à faire rêver. Le Corrège, Canova, Van Eyck, Watteau et tant d'autres ont été convoqués pour décliner le mot « amour » et cela ne manque pas de charme même si l'histoire et le sens de ces créations est mis au second plan.




La voce delle ombre, Presenze africaine nell'arte dell'Italia settentrionale (XVIe-XIXe secolo), sous la direction de Carolina Orsini, Sara Rizzo, Luca Tosi, Mudec, Milan / Comune di Milano / 24 ore Cultura, 136 p., 25 euro.

Il s'agit d'une petite exposition, mais d'un grand sujet. De l'avoir restreint à l'Italie du Nord est sans doute une réduction notable du champ d'exploration. La France de l'Ancien Régime (en parallèle avec le goût des chinoiseries et des turqueries), de la Révolution, du Consulat et de l'Empire. L'abolition de l'esclavage par la Convention, puis son rétablissement par Bonaparte ont donné lieu à des événements contrastés. La figure de Toussaint Louverture (né à Saint-Domingue en 1743) a laissé une empreinte dans l'histoire de la Révolution. Elevé dans une plantation, il a pu bénéficier de la bienveillance de ses maîtres qui lui ont permis de faire des études. Il s'intéresse particulièrement aux plantes médicinales. Il prend part à la révolution haïtienne contre les Espagnols (un traité de paix donne Saint Domingue aux Français) et rallie les Français. Il est nommé général de division. Il prend part à la campagne contre les Anglais qui possèdent encore une partie de l'île. Ce nouveau succès le rendit très populaire. Mais Napoléon Bonaparte s'inquiète en 1801, après l'avoir nommé lieutenant-général de la République Dominicaine, de ses menées conduisant à l'autonomie du territoire (c'est l'année où il rétablit l'esclavage). Il le fait arrêter et incarcérer dans un fort dans le Doubs où il meurt où il meut en 1803. Un an plus tard, Haïti devient le premier pays indépendant des Caraïbes. En 1800, Marie-Guillemine Benoist peint le Portrait d'une femme noire. La représentation des Noirs remonte au Moyen-Âge. Les peintres-voyageurs vont enrichir le genre dès le XVIIIe siècle. Du Radeau de la Méduse de Géricault 1818) à Olympia d'Edouard Manet (1863, l'art français présente de nombreuses figures noires. Dans le cas de la peinture italienne du XVIIe et du XVIIIe siècle, on découvre des hommes et des femmes de la haute société avec un serviteur noir souvent derrière eux. Le comte Giuseppe Manara s'est fait peindre deux fois par le Picccio avec son serviteur Stiope. On est frappé en revanche par le nombre de bustes d'hommes de couleur. Les commissaires ont eu l'idée de faire un historique de cette présence parfois anachronique des Noirs dans l'histoire, comme c'est le cas dans des scènes du Nouveau Testament. L'exposition est très enrichissante et nous permet de constater que l'Italie n'a pas échappé à cette mode qui se rencontre dans toute l'Europe en pleine phase d'exploitation et puis de colonisation des continents lointains (sans oublier la traite des Noirs, qui commence sous Colbert à l'époque de Louis XIV). Le catalogue, riche d'informations, constitue une excellente introduction à cette question.




Ophélie, Christophe Cartier, Editions Maia, 159 p., 24 euro.

Ophélie n'est pas le premier ouvrage de Christophe Cartier. Plus que d'un catalogue classique, l'artiste a ressenti le besoin de produire un volume où il montre un choix de ses dernières créations photographiques et picturales et aussi des textes, qui ne sont pas des explications, mais des digressions sur l'élaboration de ses séries. Il aime transformer ses collections de portraits, de nus (assez rares) et de scènes plus ou moins licencieuses (encore plus rares). Ophélie n'est pas le sujet central de cet album : nous découvrons qu'il s'agit en réalité de la dernière partie de l'ensemble. Nous y reviendrons. Ce que Christophe Cartier aime par-dessus tout ce sont les visages ou les corps de jeunes femmes, qui ne sont pas d'une morphologie hors du commun. Il choisit ses modèles avec le plus grand soin. Chacune de ces personnes élues incarne une période de son travail et aussi de sa quête poétique. Et chacune d'entre elles est la source d'un récit qui est celui d'une quête qui est étrange car difficile à cerner l'orientation de sa recherche. En effet, il peut tout aussi bien attribuer un sens différent à des prises de vue très proches dans leur esprit. Et puis, il y a ce crescendo et ce decrescendo de la pulsion érotique. Mais, cela va sans dire, ce sont les représentations d'Ophélie qui sont les plus intrigantes, car elles se présentent à notre regard sous plusieurs registres. Quelques fois, la modèle semble être engloutie dans la matière (la peinture tient lieu ici de l'élément liquide ou de n'importe quel élément fluide). Il emploie plusieurs techniques différentes pour rendre cet effet. En fin de compte, il a voulu développer deux orientations de son oeuvre : l'un qui conserve des liens traditionnels avec la réalité, l'autre qui a partie liée avec l'imaginaire. Et à chaque passage d'un mode d'expression à un autre, d'un modèle à un autre, il narre cette aventure afin que nous puissions suivre les mouvements de sa pensée et aussi des événements extérieurs qui peuvent en modifier le cours. C'est absolument passionnant.




Au bout du rouleau, Joseph Conrad, traduit de l'anglais par Odette Lamolle, « Littératures », Autrement, 288 p., 10 euro.

Les Enfants de la mer, Joseph Conrad, traduit de l'anglais par Odette Lamotte, « Littératures », Autrement, 288 p., 10 euro.


Joseph est l'un des plus grands écrivains de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle. De son vrai nom Jòsef Teodor Konrad Korzeniowski, il est né à Berdyczów, alors faisant partie de l'Empire russe, aujourd'hui en Ukraine. Mais il est de souche polonaise. Son père, Apollo, est écrivain, traducteur et aussi activiste politique luttant pour l'indépendance de la Pologne. Son père est arrêté, emprisonné et puis exilé. Il enseigne à son fils la littérature polonaise, mais aussi la littérature française. Apollo parvient à emmener sa famille dans la partie de la Pologne sous l'autorité de l'Autriche. Installée à Cracovie en 1869, la famille survie tant bien que mal. A la mort de son père il est confier au soins de son oncle. Ce dernier le fait étudier et l'envoie à Marseille en 1874, où il complète ses études secondaires apprenant le latin, le grec, le français et l'allemand. Il est dépensier et doit s'engager sur un navire marchand pour couvrir ses dettes. Mai sil doit renoncer à naviguer car le consulat russe lui refuse un visa. Sa situation est catastrophique et il songer à se suicider.Un an plus tard, il se fait engager sur un bateau marchand anglaise, The Red Enseign où il passe quinze ans. Il navigue jusqu'en 1899, avec des interruptions. Il est capitaine entre 1888 et 1889. Il commence à écrire en anglais à partir de 1885, à l'époque où il sert aux Indes et à Singapour. C'est alors qu'il renonce à ses idéaux panslaves. En 1890, il découvre le Congo. Le fleuve Congo va lui inspirer un de ses récits les plus célèbres, Heart of Darkness.
Sur le Torrens, il sert ensuite en Europe (Bruxelles et Londres) et fait la connaissance du jeune John Galsworthy à Adelaide, en Australie. Il a commencé à écrire sa première nouvelle, Almayer Folly, en 1889, où il évoque les côtes de Bornéo. Cet ouvrage paraît en 1895, un an après qu'il ait renoncé à sa vie de marin. Une année plus tard, il achève An Outcast of islands, puis, en 1897, il met un point final à Heart of Darness. S'il se fait reconnaître par le monde littéraire d'alors, ses gains restent assez modestes. En 1910, il obient une bourse du gouvernement anglaise. Il s'est marié en 1896 avec Jessie George, d'origine modeste, et le couple a deux enfants. Il décède en 1924 après avoir publié un nombre impressionnant d'ouvrages. Il est désormais considéré comme un des plus grands écrivains britanniques du siècle dernier.
Ces deux rééditions concernent des oeuvres qui ne figurent pas parmi les plus lues de l'auteur. La première, The End of the Tether,(Au bout du rouleau) a été publiée en 1902. Sa figure centrale est un vieux capitaine dont la carrière s'est soldée par un échec. Il vend son navire et a l'intention d'envoyer l'essentiel de la somme à sa fille qui veut ouvrir une pension en Australie. Mais toutes sortes d'événements l'empêchent de réaliser ses ambitions. En fait, certains critiques se sont interrogés sur la nature de ce livre : est-ce un roman ou un longue nouvelle - ou encore autre chose qui ne correspond à aucune de ces catégories classiques ? J'opterais pour cette dernière option. Il y a un certain nombre de personnages secondaires, qui tiennent néanmoins une place non indifférente et souvent négative. Résumer cet ouvrage serait une entreprise très complexe et laborieuse, car plusieurs récits s'enchevêtrent et montrent à quel point Conrad s'est mis en tête de trouver de nouvelles conceptions de l'art romanesque. Et quand des critiques ont tenté de mettre de l'ordre dans cette jungle textuelle, ils ne sont pas tout à fait parvenus à leurs fins et semblent même avoir tendu les diverses trames entremêlées plus obscures. Les thème est bien entendu l'échec du capitaine Whalley. Mais il faut savoir que Conrad a d'abord place le problème sur le terrain financier. Il est clair qu'il a songé à ses propres déboires pécuniaires, mais l'histoire n'a rien d'autobiographique. Ce qui est évident en tout cas, c'est que cette affaire pathétique marque un tournant étrange dans l'histoire du roman moderne.
Quant au second volume, The Nigger of the "Narcissus", paru en 1897, il a été publié aux Etats-Unis sous un autre titre ; The Children of the Sea ( la polémique sur ce titre a rebondi a la fin des années quatre-vingt-dix, d'aucuns ayant accusé Conrad de racisme !). C'est en tout cas un récit merveilleux où l'intrigue est secondaire. Il dépeint la vie à bord d'un navire marchand et dépeint de manière détaillée la vie à bord et les relations entre les hommes d'équipage, attribuant à chacun d'eux une personnalité très marquée. Certaines scènes sont impressionnantes et de force et de vérité comme la pèche au cabillot. Il sait décrire avec une incroyable acuité les faits et gestes de ces marins et de leurs officiers, leur langage, leur manière de voir les choses au point de placer le lecteur au milieu d'eux. La vie sur mer avait déjà été dépeinte avec maints détails par Herman Melville et l'est à la même époque par Pierre Loti et son ami Claude Farrère. Mais Conrad a introduit quelque chose en plus qui est la personnalité de ces hommes rustres au caractère bien trempé, mais qui ont tous une faiblesse sentimentale bien cachée, comme une blessure intérieure. C'est une oeuvre digne de tous les éloges. Le destin malheureux de John Waits, qui, déjà malade, est victime des éléments déchaînés, est sans doute le fil d'Ariane du récit, mais c'est plutôt l'étrange société qui se crée au gré des événements et des caprices du temps qui sont les véritables sujet de cette fiction qui nous fait découvrir le peuple surprenant des océans.
Gérard-Georges Lemaire
26-05-2022
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