avec le soutien éclat ou éclat
hotel de beaute
ID : 42
N°Verso : 66
Dossier Benjamin Lévesque
Titre : Voyage en peinture
ou
Voyage au bout de la nuit
(mais c’est déjà pris)
Auteur(s) : par Odile Dorkel
Date : 11/01/2013



Voyage en peinture
ou
Voyage au bout de la nuit
(mais c’est déjà pris)
par Odile Dorkel

      Que les couleurs aient des qualités intérieures symboliques avant d’être décoratives, qu’elles aient un pouvoir propre qui donne force de par les tensions qu’elles engendrent, ne sauraient nous faire oublier qu’elles ont aussi le pouvoir de restaurer en nous notre vie émotionnelle qui est première, celle avant tout langage.
      Dans cette peinture désencombrée des images représentatives, Benjamin Lévesque nous fait pressentir que ce que contient et retient le noir, c’est la fête, celle de la peinture. Il va la décliner dans « Les vertiges partagés » à partir des « Caprices » de Goya ou «Chroniques d’un joueur de fifre» avec Manet et maintenant « Pages de lagune », une ébauche de Venise à toutes les heures du jour et de la nuit, où l’on ne sait plus si la ville émerge ou sombre. Quelque soit le support, sur la toile ou dans l’épaisseur des tissus avec « Au grand Mogol » et « A la barbe d’argent » ou « Tissus des vanités », Benjamin Lévesque nous maintient dans l’entre-deux du rêve et de la réalité, un monde de métamorphoses sensorielles et sensuelles qui nourrit notre imaginaire.
      Pour Benjamin Lévesque, le noir est une promesse réjouissante qu’il explore avec patience. Il n’hésite pas à rejoindre « ses antichambres » pour y laisser mûrir, le temps qu’il faudra, ce qui pourrait advenir. Il tisse le temps en espace de peinture.
      Si la Nuit aux ailes noires est une entité féminine et qu’Eros aux ailes d’or est une entité masculine, on pourrait dire que dans la poétique picturale de cet artiste, ils se fécondent l’un l’autre.

 

précédent 1 2


 
 
visuelimage