Une biennale pour l'architecture
par Giancarlo Pagliasso
Le partage de l’approche historique, comprise comme référence technique et esthétique trouve deux variantes, au moins à l’Arsenal, toutes les deux « didactiques « dans une certaine mesure chez Hans Kolhoff et Zaha Hadid.
Pour Kolhoff, de façon plus directe, les modèles réduits (en bois et en plâtre) et les détails grandeur nature des édifices (pierre, brique et marbre) réalisés dans son atelier ou au cours de projets effectués de l’Ecole polytechnique de Zürich par ses étudiants, sont l’expression d’un intérêt particulier pour la typologie de la façade et la consistance des bâtiments rendue évidente grâce à leur développement morphologique.
Zaha Hadid Architects qui montre les résultats de ses recherches sur les involucres légers combinés comme structures en tension, rend flagrant au contraire sa dette à l’égard des pionniers (dont Frei Otto), qui ont les premiers affronté ces problématiques de la forme exclusivement matérielle et structurale sans l’aide de la génération utilisant les algorithmes réalisés à l’ordinateur. A côté du projet de l’architecte anglo-irakien (avec Patrick Schumacher) The Arum Schell avec un involucre de métal plié, se trouvent les recherches sur les structures en tension des précurseurs du secteur comme Felix Candela et Heinz Isler, sans compter le travail de Philippe Block sur les involucres et compression en pierre.
Enfin, grâce à l’agrégation sociale et spatiale de la restauration, Urban Think et Justin McGuirk ont reconstruit un restaurant populaire vénézuélien appelé Gran Horizonte. Assis devant une table pour prendre un repas populaire, les visiteurs de la Biennale ont la faculté d’observer aux murs les photographies d’Iwan Baan et, sur les téléviseurs disséminés dans le local, des images vidéo (réalisées par Urban Think) sur la vie des habitants de la Torre Confinanzas (dite de David), un gratte-ciel inachevé de quarante-cinq étages à Caracas qui devait être le siège d’une grande banque internationale.
Occupé illégalement par une communauté entreprenante de sept cent cinquante familles de sans abri, elles y ont installé des magasins et des restaurants improvisés. C’est devenu le symbole des contradictions de l’idée de développement néolibéral et une sorte de laboratoire sur l’autodétermination, aussi un moyen de repenser la disposition urbaine des communautés. Le jury a reconnu sa grande valeur et a récompensé Gran Horizonte en lui remettant lion d’or.
Biennale Architettura 2012, Venise.
précédent 1 2 3
- Entretien avec Benjamin -
le 8 novembre 2012
par Daphné Brottet - Quand Benjamin fait du Fifre d'Édouard Manet le point de fuite de sa pensée sur le sujet de la peinture.
par Gérard-Georges Lemaire - Voyage en peinture
ou
Voyage au bout de la nuit
(mais c’est déjà pris)
par Odile Dorkel - Benjamin
par Sapho - La théophanie
Un homme et une femme regardent un tableau de Benjamin
par Max Guedj - L'art de l'effeuillage
ou L'étoffe des libertins
par Jean-Claude Hauc - L'œil écrivain
par Christophe Averty - Deux clins d'œil :
Gérard de Lairesse par Jean-Michel Charbonnier
et Le costume byzantin par Eudes Panel.
- Sensus communis. À propos des photographies de Philippe Monsel
par Luc Ferry - Banditi dell’Arte, une ontologie
de l’« hors normes » ?
par Marie-Noëlle Doutreix - Les tableaux Tounes Boules (turn cut)
d'Arthur Aeschbacher
par Gérard-Georges Lemaire - Une biennale pour l'architecture
partagée : une promenade dans l'arsenal
par Giancarlo Pagliasso - Tatline / art et monde nouveau
par Giancarlo Pagliasso - L'art et le cyclisme
par Leonardo Arrighi - Éloge de Simon Hantaï
par Gérard-Georges Lemaire - Philippe Richard
par Vianney Lacombe