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[verso-hebdo]
02-02-2023
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La lettre hebdomadaire de Jean-Luc Chalumeau |
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Gérard Le Cloarec à la Fondation Taylor |
On sait que La Fondation Taylor a pour vocation d'aider les artistes. Elle vient de désigner le peintre Le Cloarec comme lauréat du Grand Prix Léon-Georges Baudry 2021 et elle lui a offert une exposition dans ses espaces du 1 rue La Bruyère (du 5 au 28 janvier 2023). Ce fut une belle occasion de mesurer le talent très particulier de l'artiste, délibérément inscrit dans une tradition cézanienne et volontiers attaché au portrait, ce qui justifie la reprise à son sujet d'une réflexion de Lawrence Gowing devant un tableau de Cézanne : « il est prodigieux de voir l'enchevêtrement des fragments multicolores prendre cohésion lorsqu'on s'en éloigne un peu et que se dégagent les directions et les plans en recul d'où naît une sensation d'espaces... » La bataille livrée par Gérard Le Cloarec depuis un demi siècle dans le champ de la peinture n'est pas fonction d'une opinion particulière sur l'art. Bien sûr, il a des prédilections, surtout pour Vinci, et c'est pour cela qu'il a appelé son fils Léonard, mais il s'agit surtout pour lui de reprendre, là où il l'avait laissée, la quête de Cézanne.
« Il faut être ouvrier dans son art, savoir de bonne heure sa méthode de réalisation, écrivait Cézanne à Emile Bernard. Être peintre par les qualités mêmes de la peinture... Il suffit d'avoir un sens d'art et c'est sans doute l'horreur du bourgeois ce sens là. » Si Le Cloarec choque éventuellement le bourgeois, c'est par la difficulté d'approche de son travail chromatique. Ce qu'il sait comme en son temps le maître d'Aix, c'est que seule la couleur est capable simultanément de constituer et de détruire la forme. L'art est difficile, son élaboration comme sa perception demandent du travail, s'il est vrai que les figures du désir ne sont jamais celles de la simplicité. Inutile de demander au peintre de produire des oeuvres qui seraient « plus faciles » ; à supposer qu'un accès plus immédiat à l'oeuvre soit donné, jamais il ne lèvera l'opacité organisée concernant sa jouissance, autrement dit : l'invisible par lequel elle défait le réel et ne l'imite pas.
Je disais que Le Cloarec aimait particulièrement Léonard de Vinci : on en avait une preuve à l'exposition de la Fondation Taylor avec la série des Joconde. Il y a la Joconde et son sourire devenue le tableau le plus célèbre du monde et il y a les Joconde vues par Le Cloarec, passionnant jeu de va et vient au sein duquel chacun peut s'aventurer, mais plus ou moins. Nous avons ici la démonstration réussie d'une position consistant à suggérer que c'est le sujet esthétique (moi qui regarde) qui accomplit l'oeuvre en choisissant le mode d'interprétation qui me convient. Gérard Le Cloarec propose, et nous invite à exercer notre propre pouvoir créateur à notre guise. L'artiste n'impose rien : il respecte la liberté du spectateur, admet toutes le lectures de son travail, et c'et là que réside la richesse de ce dernier. Les portraits de Gérard Le Cloarec sont, autant que des peintures, des leçons pour mieux regarder la peinture.
www.lecloarec.info
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Verso n°136
L'artiste du mois : Marko Velk
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