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[verso-hebdo]
08-09-2022
La lettre hebdomadaire
de Jean-Luc Chalumeau
« Nous allons !... » avec Alain Pouillet
Alain Pouillet est peintre, viscéralement peintre. Depuis des décennies il invente des solutions formelles pour traduire ses rêves. Il aime rappeler le mot de Gérard de Nerval : « Voyager pour vérifier ses rêves. » Lui, il les peint en reconnaissant qu'ils sont fort différents les uns des autres : les figures alternent avec les végétaux et toutes sortes de formes indiscernables dans une étonnante prodigalité. On pouvait le constater dans le cadre du festival Berlioz en août, salle Jongkind de la Côte-Saint-André. Les tableaux dialoguaient avec des travaux de ses séries antérieures : L'éblouissement de Lazare de 2009 par exemple, ou les Bassins, promontoires et nuages de 2007, ou encore L'art et la matière de 2011. Peintre, et rien que peintre, Alain Pouillet est parfaitement conscient d'un fait avéré : la peinture ne vit pas aujourd'hui une de ses grandes époques, elle traverse seulement une période. Il n'y a plus ni avant-gardes ni chefs de file repérables ni écoles : Marcel Duchamp ayant fait savoir que tout est permis, a clos une époque, et Alain Pouillet en a tiré toutes les conséquences pour son compte, sans vouloir pour autant s'adonner au pessimisme ambiant.

Le mépris de Duchamp pour la peinture « rétinienne » a considérablement étendu le champ d'action des artistes, vite réfugiés dans les nouvelles approches de l'expression esthétique : vidéo, photographie, performance, installation etc. Tout était tellement permis que Pouillet avait prévu l'un des premiers, il y a trente ans, qu'un renversement surviendrait quand on comprendrait que, dans une période morose où « tout est possible », plus rien n'est original. On finirait donc bien par mettre le point final à la chronique de la dernière en date des époques de l'histoire de l'art, et par revenir à l'objet le plus significatif de la culture artistique occidentale : le tableau. L'actuelle période de doute serait ainsi riche d'avenir. Les Classiques s'inspiraient de la Nature. Alain Pouillet n'a qu'un seul modèle : le tableau. Mais son propos n'est naturellement pas de plagier la peinture ancienne. Il s'agit pour lui de fusionner les découvertes de ses maîtres : les Vénitiens aussi bien que Courbet, Manet aussi bien que Chirico. Il joue d'une syntaxe bien à lui, que l'on pourrait qualifier de contemporaine si le mot n'était pas accaparé par d'autres aujourd'hui.

Or, qu'est-ce qu'un tableau, sinon un pur produit de culture ? Pouillet ne croit pas à la spontanéité. Mais il est clair que ce qui fait qu'un tableau est bon ne passe pas par le discours. La bonne peinture ne s'explique jamais entièrement par le raisonnement théorique. Il s'agit pour lui de piéger la culture en poète pour retrouver ce qui est enfoui derrière elle. Pouillet associe divers fragments culturels dans un processus de condensation plastique qui déjoue toute tentative d'y lire une symbolique ou d'y repérer un jeu citationnel. Ecoutons-le : « je travaille aujourd'hui à faire dialoguer et s'interroger des oeuvres de périodes différentes entre elles. J'aime y introduire ça et là des oeuvres nouvelles réalisées pour renforcer le sentiment, l'émotion poétique de l'espace, du lieu où elles se trouvent déposées. En un mot créer des histoires de peintures. » Nous allons ! était le titre de l'exposition, et nous ne demandions qu'à suivre l'artiste.

www.alain-pouillet.com
J.-L. C.
verso.sarl@wanadoo.fr
08-09-2022
 
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Verso n°136

L'artiste du mois : Marko Velk

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du 6 au 28 Octobre 2012
Peintures 2007 - 2012
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