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[Visuel-News]
22-05-2025
La chronique de Pierre Corcos Drôle, une dictature ? De loin et après. La chronique de Gérard-Georges Lemaire Chronique d'un bibliomane mélancolique
La chronique de Gérard-Georges Lemaire |
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Chronique d'un bibliomane mélancolique |
 sit lumen, Marsile Ficin, traduit du latin et postfacé par Bertrand Schefer, Editions Allia, 64 p., 6,50 euro.
Marsilio Ficino (1432 Filine Valdarno - 1499 Careggi) est sans doute possible l'une des figures les plus importantes de la Renaissance florentine. Il a été le philosophe qui a introduit la pensée néo-platonicienne. Il est le fils du médecin personnel de Cosimo il Vecchio. Il a traduit les oeuvres complètes de Platon en latin. Il a fondé l'Académie florentine qui a eu une influence considérable, dans le domaine des arts, dans celui de la philosophie et dans celui des sciences non seulement en Toscane, mais aussi dans toute l'Europe. Sa première oeuvre est la Summa philosophiae, achevée en 1454, où il est question de physique et de logique, de la question de Dieu (il présente Platon comme un précurseur du catholicisme) et de bien autres choses, qui est la manifestation de l'éducation excellente qu'il a reçue de ses maîtres illustres. Il étudie aussi Lucrèce et Epicure (il a détruit en 1492 un essai consacré au premier). Il rédige plusieurs institutions platoniciennes, où il est surtout question de morale, qui ont été perdues. Il passe une année à Bologne pour étudier la médecine. Cosimo de Medici lui donne une villa a Careggi pour y installer son académie platonicienne qui est fondée en 1462.Il traduit les Hymnes orphiques d'Homère et le Corpus hermeticum ainsi que Pytagore. Il commence la traduction des Dialogues platoniciens qu'il achève en 1488.Il se lance dans la rédaction de la Theologia platonica de immortalitate animarum, qu'il dédie à Laurent de Médicis. Il prononce ses voeux ecclésiastiques et rédige en italien Della religione cristiana dont il donne ensuite une version latine. En 1489, les trois livres de De vitae lui vaut d'être accusé de magie. Il y réplique en 1495 par une Apologia. Il laisse inachevé un Commento a San Paolo. Il existe de lui un superbe portrait peint par Ghirlandaio.
Cette brève présentation de l'oeuvre de Marsile Ficin ne dévoile qu'un bref aspect de son oeuvre considérable. Bertrand Scherer apporte des éclaircissements essentiels sur ce court essai où le philosophe s'est attaché à exposer sa conception de la lumière qu'il a couchée sur le papier en 1492, qui malgré sa brièveté montre sa méthode de travail, qui repose sur la connaissance profonde de Platon et de Plotin, mais aussi d'Aristote et de saint Thomas d'Aquin. Il s'est inspiré pour l'écrire de De luce de Robert Grosseteste, qui a été composé au XIIIe siècle. Il est parvenu à faire une synthèse de tout ce savoir sans dogmatisme, avec le souci de prendre en compte les intuitions de ses prédécesseurs, et définit avec concision la nature des sens.
Quant à la lumière, il la conçoit comme étant immatérielle. Pour lui, Dieu qui l'intellect et faire valoir que la lumière se comprend par degrés successifs. La vue ne peut recevoir qu'un éclat sensible. La raison est également un instrument pour rechercher la lumière. Il examine ensuite la lumière du ciel aussi bien dans la mythologie que dans la théologie. Il affirme que la lumière est « le rire du ciel ». C'est l'expression « des intelligences divines. Il est persuadé qu'elle est donc plus spirituelle que corporelle. Il en vient à cette idée : la lumière est une, en toutes choses, et surtout de toutes choses ». Ce petit résumé, bien mince, n'est là que pour inciter le lecteur a lire ce petit texte qui montre à quel point Ficin était capable de condenser sa pensée en de mot sans jamais verser dans l'hermétisme. Et on pourra y voir une pensée qui mène à la monadologie de Leibniz. Tout du moins, je le vois ainsi !
 La Photographie pictorialiste, Julien-Faure-Conorton, Photo-Poche, Actes Sud, 248 p., 19, 50 euro.
A la fin du premier tiers du XIXe siècle, la photographie, à peine inventée, commence à se développer et à se populariser. Les artistes s'intéressent à s'y intéresser car elle leur permet de remplacer de longues séances de pose. Ingres est un des premiers à en faire l'usage. Degas, Mucha et au début du XXe siècle, Bourdelle, se sont pris pour cette technique qui ne cesse de se perfectionner et voient ce qu'elle peut leur apporter pour la traduction du monde tangible tel qu'ils l'envisagent dans leur peinture ou leur sculpture. Mais ils n'ont pas l'idée de la considérer comme une autre forme d'art. Des photographes s'affirment avec talent, comme Nadar ou Julia Margaret Cameron, qui se sont surtout spécialisés dans le portrait.
L'idée d'utiliser cette nouvelle technique à des fins capables de rivaliser avec les beaux-arts fait son chemin à parti de figures telles que Henry Peach Robinson ou Peter Henry Robinson, qui a publié en en 1889 un essai (qui sera repris sous forme d'un livre), Naturalistic Photography for Students of the Art, qui a vu le jour en 1889. Les théories qu'il y développe a eu un grand impact en Grande-Bretagne. George Davison est vraisemblablement le premier à mettre en application ses thèses avec une composition intitulée Le Champ d'oignons (1890). Cette vision révolutionnaire ne tarde pas à se répandre non seulement dans son pays, mais aussi dans toute l'Europe. Des sociétés de nouveaux convertis apparaissent, comme la Linked Ring, créée en 1892. En Belgique, c'est L'Effort qui défend cette orientation iconoclaste. En France, naît le Photo Club de Paris en 1898, En Belgique, c'est L'Effort qui défend cette conception. Aux Etats-Unis, la Photo-Secession débute en 1902. Toutes ces sociétés, très actives, vont vouloir faire connaître les recherches de leurs membres à l'occasion de salons et d'expositions. La première de ces manifestations a eu à Vienne en 1891. Puis ce sera le tour de Bruxelles, de Londres et de Paris (1894). La Gesellschaft zur Förderung der Amateur-Photographie à Hambourg est très active entre 1893 et 1903. Toute l'Europe se consacre à cette manière nouvelle d'envisager la création artistique. De l'autre côté de l'Atlantique, à New York, Alfred Stieglitz ouvre les Little Galleries en 1905. Là encore, cet engouement se développe de Philadelphie à Washington et dans bien d'autres grandes cités américaines. Assez curieusement, ce mouvement international s'éteint avec la Grande Guerre. Il est vrai que l'art moderne offre une autre perspective aux photographes qui souhaitent réaliser une oeuvre d'art avec ses propres moyens et un certain nombre d'entre eux recherchent un langage spécifique.
Ce livre est vraiment remarquable et passionnant car il nous fait découvrir les tentatives faites par des individus audacieux, qui ont vite compris que la photographie peut ouvrir d'autres horizons que la simple reproduction du réel. Il est tout de même curieux qu'en France tout du moins, le pictorialisme n'est pas traité dans les histoires de l'art. Les nombreuses reproductions qui figurent ici nous font connaître des talents insignes comme le Français Robert Demachy, l'Anglais George Davison ou Alfred Horsley Hinton, l'Allemand Heinrich Kühn, et bien d'autres dont les noms nous sont inconnus. Aucun d'entre eux n'a été reconnu parmi les grands auteurs d'après l'impressionnisme. L' auteur de cet ouvrage a permis de faire voir et apprécier les oeuvres de tous ceux qui ont, de Vienne à Munich, se servir d'un appareil photographique pour réaliser des compositions figuratives.
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Gérard-Georges Lemaire 22-05-2025 |
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