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[Visuel-News]
26-06-2025
La chronique de Pierre Corcos Une exposition en plein air La chronique de Gérard-Georges Lemaire Chronique d'un bibliomane mélancolique
La chronique de Gérard-Georges Lemaire |
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Chronique d'un bibliomane mélancolique |
 Gino Gini, nel segno della scrittura, Simona Bartolena, Heart Book 75.
Né à Milan en 1939, Gino Gini n'a pas été parmi les plus excellents élèves de l'Accademia di Belle Arti de Brera à Milan. Il semble d'ailleurs s'en réjouir dans la petite autobiographie placée à la fin du volume. Sa première exposition personnelle, il l'a présentée à la galleria Brera (anciennement galleria Apollinaire) en 1968. C'est en 1976 qu'il s'est lancé dans le Mail Art. Il a aussi participé au Collettivo Lavoro Uno dont les travaux ont été exposé à la Biennale de Venise toujours en 1976. Dès lors, il a multiplié les expositions et a élargi le champ de sa recherche plastique. Ses sujets ? Les lettres et les chiffres, mots et les phrases. Il est un héritier du dadaïsme et de Fluxus sans jamais se présenter comme un disciple ou un émule. A cette époque là, nombre d'artistes ont utilisé les signes dans leurs peintures comme Georges Matthieu et Jean Degottex. De plus s'est développé le lettrisme, qui n'a pas eu le succès escompté.
Sa démarche est très différente dans le sens où ces chiffres et ces lettres de l'alphabet sont l'essence de son travail plastique. Des noms illustres, comme celui de Michelangelo, sont associés à la reproduction de certaines de leurs oeuvres les plus connues. L'idée est d'offrir au regard un champ plastique qui attribue aux signes et aux noms une nouvelle consistance. Il parvient de la sorte à engendrer des tableaux à partir d'éléments sémantiques et de quelques images à la place du registre pictural ou graphique. Si ses créations peuvent être considérées comme de nature ludique, ils n'en ont pas moins une force visuelle qui ne saurait laisser indifférents. Chacun d'entre eux repose sur un labyrinthe sémantique accentué par la couleur et par sa façon d'inscrire sur la surface ces éléments formant les cheminements de l'esprit qui tente de s'en emparer et de les interpréter. Récemment, il a imaginé de composer des calendriers à sa manière, chaque page ayant une caractéristique dominante (par exemple : le mot futurisme, qui est décliné de plusieurs manières). C'est pour lui un moyen d'apporter sa propre contribution à une mesure du temps qui a évolué au cours de siècles en Occident. C'est joyeux et caustique à la fois.
Il est évident que pour lui la pratique artistique ne peut être séparée d'une imagination fertile et dissipée. Mais le désordre qu'il a introduit dans toutes ses spéculations ne donne pas lieu à une sorte de chaos. Le chaos apporte plutôt une autre vision de l'ordre des choses qui nous constituent. Il a donné à la lecture une autre fonction qui consiste à inventer d'autres voies pour comprendre notre univers, du plus vernaculaire au plus spirituel. Ces lettres et ces chiffres nous constituent et guident chacune de nos actions et chacune de nos pensées. En proposant un chamboule-tout sur ses pages, il n'aboutit pas à l'anéantissement du sens, mais à une nouvelle conception du sens qui passe par l'humour et la jubilation.
Toutefois, il n'en maîtrise pas moins l'espace qu'il remplit avec une intensité extrême. Il faut admettre qu'il joue sur deux tableaux, le premier étant parodique, l'autre la part la plus secrète de son inconscient qui remonte à la surface des choses.
 Fernanda Fedi. La scritura è morta. Reinventiamo la nostra scrittura, Simona Bartolena, Heart 73.
Je voudrais que vous vous intéressiez de plus près aux réalisations esthétiques de Fernanda Fedi. Ce n'est pas une inconnue, loin s'en faut, mais elle mériterait une reconnaissance d'un autre calibre. Elle a fait ses études supérieures au DAMS et s'est spécialisée dans la musicologie. La musique est demeurée chez elle une clef de voûte essentielle et constante, mais elle s'est bien gardée de rester enfermée dans un système. Elle a depuis toujours joué avec les signes, quelque soient leur origine. Elle a recours à toutes sortes de techniques pour développer son univers, du collage à la superposition, sans limite. Déjà en 1963, avec ses Scénogrammes, elle a pu développer des espaces qui définissent des parcours à la fois visuels et tactiles qui reposent d'abord sur la sensibilité de qui s'y engage. L'oeil est forcément l'organe le plus important, mais renvoyant à d'autres modes de l'approche de l'oeuvre. Le toucher fait partie de ce pari.
D'autres sens sont mis à contribution. Les signes qui se dégagent peuvent être des éléments de l'écriture ou, au contraire, des formes issues de son esprit qui se transforment en signes appartenant à une vision profonde et sans règle. Son ambition est sans doute de produire des surfaces souvent en relief ayant le pouvoir de frapper l'imagination de tout un chacun comme peut le faire la musique en dehors des codes qui font connaître la réalité et les sensations que cette réalité concrète peut faire ressentir. Il s'agit par conséquent pour elle de donner naissance à des sentiments, des impressions, des sensations qui sont présentent dans ses tableaux, mais qui sont surtout des révélations par le biais d'architectures improbables qui sous-tendent des relations nouvelles avec ce que nous considérons comme étant un geste artistique. Ce dernier multiplie le plus possible les résonances renversant notre échelle de valeurs.
Sa manière de travailler ces plans optiques laisse une large place au mystère et à des énigmes qui ne peuvent que nous faire passer de l'autre côté du miroir. L'être tout entier est déboussolé et grisé par ses dispositifs qui, a priori, ne servent aucun dessein explicite. A partir d'une conviction venue du plus profond de sa conscience, là où justement elle perd sa conscience pour un abysse où plonger dans un océan d'interrogations et de perte de certitudes, encore plus profondément dans une confrontation avec ce que nous sommes mais que nous ne savons pas savoir. Fernanda Fedi nous fait présent d'une alchimie complexe traduite par des conjugaisons plastiques qui finissent nécessairement par s'appuyer sur des alphabets qui ne se prononcent pas et qui n'aboutissent pas à un langage organisé, mais plutôt à la désorganisation la plus troublante de la langue qui n'a de laisse de se métamorphoser alors que nous-mêmes nous nous transformons face à ses créations. De là, une intension confrontation entre différentes langues devant nous mettre dans une situation pleine d'ambiguïtés et de paradoxes, tout en conservant une solide expression esthétique hors norme.
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Gérard-Georges Lemaire 26-06-2025 |
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