logo visuelimage.com
 
 
 
Les [Verso-hebdo] antérieurs
Retour 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 Suite

15-02-2024

08-02-2024

01-02-2024

25-01-2024

18-01-2024

11-01-2024

21-12-2023

14-12-2023

07-12-2023

30-11-2023

 
[verso-hebdo]
11-01-2024
La lettre hebdomadaire
de Jean-Luc Chalumeau
L'esthétique du désastre
selon Michèle Katz
J'ai relevé avec intérêt le retour des artistes de la Nouvelle figuration, nés dans les années 30, à l'initiative de Jean-Claude Gandur (au Mémorial de Caen) et de Laurent Strouk (dans sa galerie de l'avenue Matignon) ces expositions faisaient suite à celle présentée à New York par la Richard Taittinger Gallery. Un seul regret : les artistes femmes étaient absentes alors qu'elles avaient été nombreuses et actives au Salon de la Jeune Peinture des années 60-70, à l'atelier populaire des Beaux-Arts en mai 68 et en de multiples autres occasions. Une des plus remarquables a été Michèle Katz, toujours active aujourd'hui, toujours militante politique et féministe dont j'ai plusieurs fois salué la démarche originale que commencent à reconnaître les institutions (le Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris vient d'acquérir plusieurs de ses oeuvres).

Michèle Katz n'oublie jamais qu'elle est peintre. Elle n'oublie jamais non plus qu'elle appartient à une génération contemporaine de « la plus inimaginable disparition historique. » (la Shoah). L'esthétique affirme premièrement qu'une oeuvre doit être vraie par rapport à elle-même. Il est nécessaire que la rigueur du sensible soit le signe d'une autre rigueur : il y a une deuxième vérité de l'objet esthétique, non plus par rapport à lui-même, mais par rapport à l'artiste. Il s'agit là d'une oeuvre répondant à une absolue nécessité chez celle qui l'a créée. Michèle Katz s'est littéralement faite en faisant l'ensemble de son oeuvre parce qu'elle n'a jamais cessé de s'engager corps et âme dans son faire. Chez Katz, il ne saurait y avoir deux vérités distinctes, une de l'oeuvre et une d'elle-même. C'est cela que j'appelle son style.

L'objet esthétique répond à une troisième vérité : cet objet est vrai par rapport au réel, dont nous savons que pour Michèle Katz il est à la fois présent et absent puisque, hantée par le thème de la disparition, c'est aux traces métaphoriques d'un désastre qu'elle s'attache. Michèle Katz a pu démentir Adorno parce qu'elle n'est en aucun cas « réaliste », le réalisme n'ayant jamais été synonyme de vérité. Dans l'espace créé par Michèle Katz, instinctivement je me recueille, non parce que l'auteure est une femme, mais parce que sa création est en elle-même une sorte de soukkah. Lieu de rencontre privilégié de la tradition juive que l'artiste a réinventé et adapté à son propos. Tout l'art de Michèle Katz me semble là : forger une oeuvre qui assume la fonction originelle de la vérité, qui est de précéder le réel pour l'éclairer, jamais pour le répéter.
J.-L. C.
verso.sarl@wanadoo.fr
11-01-2024
 
logo visuelimage.com

Verso n°136

L'artiste du mois : Marko Velk

visuelimage.com c'est aussi

Afin de pouvoir annoncer vos expositions en cours et à venir dans notre agenda culturel, envoyez nous, votre programme, et tout autre document contenant des informations sur votre actualité à : info@visuelimage.com
ou par la poste :
visuelimage.com 18, quai du Louvre 75001 Paris France

À bientôt.
La rédaction

Si vous désirez vous désinscrire de cette liste de diffusion, renvoyez simplement ce mail en précisant dans l'objet "désinscription".

     


Christophe Cartier au Musée Paul Delouvrier
du 6 au 28 Octobre 2012
Peintures 2007 - 2012
Auteurs: Estelle Pagès et Jean-Luc Chalumeau


Christophe Cartier / Gisèle Didi
D'une main peindre...
Préface de Jean-Pierre Maurel


Christophe Cartier

"Rêves, ou c'est la mort qui vient"
édité aux éditions du manuscrit.com